Benbrahim évoque les préoccupations majeures de l’ETAT dans cette situation de crise

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Mr. Adib benbrahim *

Poursuite de l’activité, maintien des emplois, lutte contre les situations oligopolistiques: c’est ce qui devrait être au cœur des préoccupations majeures de l’ETAT dans cette situation de crise.

Nombre de grands groupes internationaux sont aujourd’hui en difficulté et réfléchissent à une restructuration de leurs activités et particulièrement de leurs filiales à l’étranger.

Ces filiales, dans l’incapacité de continuer leur exploitation, seraient convoitées par de potentiels acquéreurs qui les achèteraient à prix bas.

Ces acquéreurs pourraient être :

– Soit les concurrents de ces sociétés souhaitant s’emparer du marché et donc imposer leur loi, ce qui dans le cas du MAROC, aurait de très lourdes conséquences sur le consommateur (situation d’oligopole dans différents secteurs – pharmaceutique, hydrocarbures, automobile et autres);

– Soit des fonds d’investissement ayant pour objectif de redresser la situation dans le seul but de revente et de réalisation de plus-values de cession. Ce cas de figure aurait de lourdes conséquences sur le marché .Il pourrait donner lieu à une réduction de la capacité de production, à un abandon d’une branche d’activité et à une réduction de l’effectif (chômage).

NOUS PENSONS que l’Etat doit se porter acquéreur prioritaire de ces sociétés soit à 100%, soit en partenariat public privé (PPP) ; la majorité des filiales des grands groupes ayant déjà bénéficié lors de leur installation d’avantages économiques (terrains à prix avantageux et exonérations fiscales).

L’implication de l’Etat contribuerait à la poursuite des activités de ces sociétés, au maintien des emplois, à l’apurement du passif et serait ainsi un rempart contre l’installation de situation oligopolistique dans certains secteurs.

L’Etat pourrait se retirer par la suite de ces sociétés après une période nécessaire à leur redressement.

L’Etat pourrait avoir ce droit de priorité :

– Soit Par un Changement au niveau des textes. Un droit de préemption en faveur de l’Etat pourrait être inséré au niveau de la loi (SA et SARL) en ce qui concerne les parts sociales (SARL) et les actions nominatives (SA pour certain type de sociétés et sous certaines conditions (société en difficulté et/ou en cessation de paiement-risque de perte d’emploi). D’autres restrictions pourraient être émises par l’Autorité Marocaine du Marché des capitaux pour les sociétés cotées.

– Soit Par la création d’une commission ad-hoc au sein de la DEPP L’Etat pourrait mettre en place, au sein de la DEPP (Direction des Entreprises Publiques et de la Privatisation), une commission chargée de recenser les sociétés en difficulté et de les contacter par anticipation.

* Expert-comptable, Diplômé d’Etat -commissaire aux comptes.

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