Diagnostic tuberculose: Le test 100% marocain permettra de lutter efficacement contre les contaminations (chercheurs)
Le premier test 100% marocain de diagnostic de la tuberculose permettra de lutter efficacement et durablement contre les contaminations sur le territoire national, tout en mettant fin à un problème de santé publique, ont affirmé vendredi à Rabat, des chercheurs et des praticiens.
Ces scientifiques s’exprimaient lors d’une rencontre organisée à l’initiative de la Fondation MAScIR (Moroccan Foundation for Advanced Science Innovation and Research), à l’occasion du lancement du premier test de dépistage de la tuberculose 100% marocain, élaboré par la start-up Moldiag spin-off industrielle, relevant de la Fondation.
Sensibles aux contraintes de la généralisation de la couverture médicale, les chercheurs de la Fondation MAScIR ont développé un test moléculaire (Baptisé MAScIR TB SS-LAMP) pour le diagnostic de la tuberculose, qui présente l’avantage d’être précis et rapide délivrant des résultats en 30 min. Il a été validé par l’Institut Pasteur du Maroc et enregistré auprès de la Direction des médicaments et de la pharmacie relevant du ministère de la Santé et de la Protection sociale.
Couplé à un dispositif digital mobile et connecté (Rapid-LoopAmp-12), également développé par les équipes de la Fondation, le nouveau test “constitue une solution qui facilite un diagnostic au plus proche des patients à un coût maîtrisé”, laquelle solution est actuellement en cours de labellisation CE.
Intervenant à cette occasion, la directrice générale de MAScIR, Nawal Chraibi a relevé que les tests de diagnostic classiques demeurent lents et nécessitent un délai pouvant aller jusqu’à 8 semaines, tandis que les tests d’identification du matériel génétique de la tuberculose précis et rapides (environ 2h), restent des solutions importées et onéreuses, ajoutant qu’un test 100% marocain “demeure la solution optimale pour dépister rapidement et efficacement la maladie”.
Par ailleurs, Mme Chraibi a indiqué que malgré la réalisation d’importants progrès à l’échelle nationale, la tuberculose demeure un problème de santé publique non négligeable, ajoutant qu’en 2020, plus de 29.000 nouveaux cas ont été enregistrés.
Mme Chraibi n’a pas manqué de rappeler l’annonce, en mars 2021, du lancement de l’extension du plan stratégique national de prévention et de contrôle de la tuberculose 2021-2023 par le ministère de la Santé, notant que ce plan s’articule parfaitement avec l’initiative mondiale de l’OMS dite “Stratégie pour mettre fin à la Tuberculose 2016-2035”.
Dans ce sens, le Maroc s’est engagé à atteindre les objectifs de développement durable (ODD), en veillant notamment à la réduction du nombre de décès liés à la tuberculose, a souligné Mme Chraibi, poursuivant que cet objectif sera atteint grâce au renforcement des dépistages et diagnostics précoces, pour une meilleure prise en charge et un suivi thérapeutique régulier.
Pour sa part, le directeur du Centre traitement et prévention de la fondation MAScIR, Hassan Ait Benhassou a expliqué que “le test de diagnostic de la tuberculose comporte une composition enzymatique optimisée, qui permet une détection sensible de l’ADN circulant dans un échantillon clinique, sans extraction préalable”.
Après le lancement des tests de dépistage du cancer du sein, de la Covid-19 et de l’hépatite C, MAScIR ne cesse d’œuvrer pour le développement du secteur de recherche et développement au Maroc, s’est réjouit le chercheur.
Il a rappelé que la tuberculose constitue une des principales causes de morbidité dans le monde et un problème majeur de santé publique au Maroc, avec 25.000 à 30.000 nouveaux cas dépistés par an, mettant en exergue la nécessité d’un dépistage précoce pour la guérison totale du patient et la prévention de la propagation de la maladie.
Approché par la MAP, le médecin biologiste Abdellah Azeddoug s’est, de son côté, félicité du lancement de ce test de diagnostic 100% marocain, soulignant que cette initiative permettra le dépistage d’une maladie ancienne, “qui est hélas toujours présente sur le territoire national”.
La Fondation MAScIR jouera un rôle important pour endiguer cette maladie, par ce test fiable, sensible et spécifique, a ajouté M. Azeddoug, espérant que ce test soit “démocratisé” dans tous les hôpitaux et laboratoires du Maroc.
La Fondation MAScIR est une association à but non lucratif qui relève de l’université Mohammed VI Polytechnique. Créée en 2007, elle vise la promotion et le développement de pôles de recherche technologique dans les domaines des matériaux et nanomatériaux, de la biotechnologie, de la microélectronique et des sciences de la vie. Ses travaux sont orientés vers la recherche appliquée et l’innovation pour répondre aux besoins du marché.
Moldiag est une spin-off de la Fondation MAScIR. Elle a pour vocation la production et la communication des tests de diagnostic moléculaire à usage professionnel avec un coût maîtrisé. Ces tests basés, notamment, sur la technologie RT PCR sont développés par les chercheurs de la Fondation MAScIR. Moldiag a une capacité de produire jusqu’à 6 millions de tests par mois et compte à son actif plusieurs références publiques et privées.