M. Ouahbi expose les pistes envisagées par le ministère de la Justice pour réussir l’insertion des détenus

Le ministère de la Justice ne ménagera aucun effort pour promouvoir la réinsertion des détenus, compte tenu de l’importance de l’approche judiciaire qui demeure la pierre angulaire de toutes les politiques publiques visant à améliorer les conditions des citoyens, dont les personnes condamnées à des peines de prison, a indiqué le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.

Dans un discours prononcé à l’occasion de l’organisation de la dixième session du programme +L’université dans les prisons+ sur le thème : « Les plans stratégiques de développement : Quelle place pour l’institution pénitentiaire », mercredi à la prison locale Salé 2, M. Ouahbi a mis l’accent sur le rôle du casier judiciaire dans le domaine de la réinsertion des prisonniers en éliminant les principaux obstacles devant cet objectif.

Malgré son importance primordiale dans le fonctionnement du système de justice pénale, a-t-il dit, ce document, dans sa forme et ses utilisations actuelles, est considéré comme un véritable obstacle devant toutes les politiques pénales, car il traduit une rupture entre le discours de la réinsertion et la réalité juridique.

Pour faire face à cette problématique, a-t-il ajouté, le ministère de la Justice va introduire des amendements dans le projet de code de procédure pénale, visant à réaliser le processus de réinsertion des détenus libérés, en permettant notamment de délivrer des casiers judiciaires vierges à ceux qui ont reçu une formation professionnelle ou obtenu des diplômes universitaires lors de leur période d’incarcération, de façon à réussir leur intégration dans la société après leur libération.

Dans le même contexte, M. Ouahbi a noté qu’il est également envisagé de réduire la durée de réhabilitation légale et judiciaire pour les détenus qui se sont engagés sérieusement dans des programmes d’insertion, précisant que la mission de réhabilitation judiciaire sera automatiquement confiée au greffe sous le contrôle du ministère public.

Le ministre de la Justice a ajouté que les mesures légales d’incitation telles que l’amnistie et la libération conditionnelle comptent parmi les moyens importants d’améliorer le processus d’intégration des détenus, car les critères de scolarisation et de formation professionnelle et artisanale peuvent être adoptés pour encourager les détenus à s’engager pleinement dans le processus de développement.

Il a relevé que les peines de courte durée constituent un véritable obstacle à l’élaboration de programmes de réinsertion des détenus qui répondent à leurs attentes et les incitent à s’intégrer dans la société après avoir exécuté leurs peines, ce qui explique leur réticence à participer aux programmes de réinsertion, insistant sur la nécessité de prévoir des peines alternatives, tels que le travail d’intérêt général et la surveillance électronique.

Le ministre a fait remarquer, dans ce cadre, que le grand nombre de condamnations à de courtes peines de prisons se répercute de manière négative sur le processus de réhabilitation des détenus, car les individus concernés sont souvent des repris de justice ou condamnés pour des petits crimes et dont la prison n’a pas d’effet dissuasif, ce qui complique l’élaboration de programmes de réhabilitation à leur profit.

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