Académie du Royaume: Table ronde autour de la création d’une Chaire des lettres africaines
L’Académie du Royaume du Maroc a organisé, samedi à Rabat, une table ronde portant sur la création d’une chaire des lettres africaines, en présence d’une pléiade d’écrivains et de chercheurs du continent.
Cette rencontre de deux jours est l’occasion de se pencher sur les différents programmes qui seront abordés par cette chaire littéraire, qui aura pour objectif principal de renforcer la coopération scientifique entre les pays africains.
Les littératures africaines étant très diversifiées et écrites en plusieurs langues dont l’anglais, le français, l’arabe, le portugais ou encore les langues africaines, l’Académie du Royaume du Maroc à veiller à inviter les auteurs de différents pays à assister à cette rencontre pour bénéficier au mieux des richesses culturelles de chacun.
Lors de cette manifestation intellectuelle, les panélistes ont abordé la problématique de l’impact de la colonisation occidentale sur les littératures africaines, mettant en avant l’enjeu de l’édition, de la promotion et de la consécration des littératures africaines hors Afrique.
A cette occasion, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a indiqué que la création de la chaire des lettres africaines s’inscrit dans le cadre de la nouvelle vision de l’Académie, ouverte sur les différentes cultures du monde, rappelant que cette institution a toujours eu pour vocation de réunir le plus grand nombre d’écrivains, d’auteurs et d’universitaires.
En effet, l’Académie se veut d’être « une institution ouverte à un large public et représentative de la diversité du Maroc », a-t-il poursuivi.
Abordant le lancement de cette chaire, le secrétaire perpétuel a relevé de l’institution a invité plusieurs intellectuels africains, intéressés par la culture et littérature de leur continent à mettre en place cette initiative d’envergure, pour prôner l’échange et le partage en matière de littératures africaines.
Aussi, il n’a pas manqué de mettre en exergue le volet de la littérature orale, qui sera inclus dans un format de « conférences performatives », exposés didactiques et mises en scène des performances orales.
Pour sa part, le coordinateur du projet de cette chaire, l’écrivain camerounais Eugène Ebodé a passé en revue les atouts de la littérature africaine, la qualifiant de « littérature riche » mais « méconnue et peu consommée en Afrique ».
« La diversité linguistique dans laquelle cette littérature a été écrite était une arme à double tranchant », a-t-il estimé, expliquant qu’elle a pu se répandre dans le monde occidental et remporter des prix littéraires prestigieux tels que le Nobel et le Goncourt, tout en marginalisant les langues africaines locales.
Par ailleurs, l’auteur n’a pas manqué de mettre en lumière la richesse culturelle et le capital humain du continent africain, notant que l’Académie du Royaume du Maroc cherche, à travers cette chaire, à promouvoir cette diversité et à valoriser les écrits et la littérature orale africaine.
De son côté, la coordinatrice du projet de chaire, Rabiaa Marhouch a abordé les « problématiques de fond qui entravent la diffusion de la littérature africaine dans son environnement », affirmant que par le biais de cette chaire, l’Académie entend enrichir la recherche scientifique et stimuler le débat en la question.
Et d’ajouter que grâce à cette chaire, l’Académie entend enrichir la recherche scientifique et promouvoir des discussions significatives autour de cette littérature.
Dans son allocution, elle a également passé en revue les programmes qui devraient être créés à travers cette chaire, qui portent sur une « vision artistique du patrimoine oral africain », ainsi que « des rencontres littéraires dynamisées par des écrivains et écrivaines africaines », notant que ce projet sera l’occasion de mettre en lumière les valeurs artistiques et littéraires des pays africains.
Les débats autour de la création de la Chaire de littérature africaine porteront sur divers thématiques dont la coordination des visions et l’échange d’idées sur ce projet ainsi que les moyens à même de le réaliser.
L’Académie du Royaume du Maroc se distingue par sa vocation multidisciplinaire et par la diversité des nationalités de ses membres. Elle compte 60 membres, dont 30 « membres résidents » de nationalité marocaine et 30 « membres associés » de différentes nationalités.
Une magnifique aventure marocaine, africaine et universelle dont nous suivrons chaque élan et chaque réalisation du fin fond de notre France cévenole, du Vigan d’André Chamson notre académicien et résistant que M.Ébodé a fait redécouvrir magistralement dans notre ville à nos jeunes et à nos collègues enseignants, avec la passion de l homme de lettres qu’ il est….ou comment le monde vient nourrir le monde au coeur des terroirs les plus singuliers.