La vraie réforme du système de santé, tributaire de la résolution de profonds dysfonctionnements dans la gouvernance du secteur (M. Akhannouch)
La vraie réforme structurelle du système de santé ne peut se limiter aux détails relatifs aux moyens financiers et humains, mais nécessite de résoudre les profonds dysfonctionnements au niveau de la gouvernance institutionnelle et de gestion du secteur, a affirmé, lundi, le Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch.
En réponse à une question sur “le chantier de promotion du système national de santé”, lors de la séance plénière consacrée à la politique publique du gouvernement à la Chambre des Représentants, M. Akhannouch a indiqué que le gouvernement a veillé à ce que le programme de réforme structurelle de la santé soit fondé sur la mise en place d’une bonne gouvernance du secteur à l’échelle centrale et régionale.
Il s’agit de faciliter et coordonner la prise de décision et garantir la convergence et l’harmonie entre les différents intervenants et l’ensemble des programmes existants en vue d’assurer leur complémentarité, a-t-il expliqué.
Ce programme de réforme est de nature à contribuer au règlement des dysfonctionnements du système de santé, ainsi qu’à démanteler les obstacles législatifs dans l’arsenal juridique encadrant le secteur, à travers l’adoption de nouvelles réglementations améliorant l’offre de santé et permettant de surmonter les difficultés qui affaiblissent le rendement du secteur, a-t-il estimé.
A cet égard, le gouvernement a préparé des projets de lois relatifs à la mise en place de groupements de santé régionaux, qui réuniront, au niveau de chaque région, l’ensemble des structures de santé, dont les hôpitaux provinciaux, régionaux et universitaires et les centres de proximité, a fait savoir M. Akhannouch.
Le Chef du gouvernement a aussi souligné que le système de santé doit s’articuler autour des attentes et besoins du patient, plutôt que d’être déployé en fonction du découpage administratif, “d’où la création de groupements de santé régionaux, allant des centres de proximité aux centres hospitaliers universitaires, afin d’orienter le patient selon ses besoins, construire un itinéraire régional de la santé et rationaliser les ressources humaines et techniques”.
Ces groupement de santé régionaux seront des établissements publics jouissant de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion des ressources financières et humaines, et disposeront également de larges prérogatives pour la gestion des services de santé dans le cadre d’un contrat de performance avec le département de tutelle, a-t-il expliqué.
Ces nouvelles structures régionales garantiront une meilleure utilisation des ressources financières et humaines et permettront d’orienter les investissements publics selon des critères précis et déterminés, en harmonie et en complémentarité avec le méthodologie de la régionalisation avancée, de manière à réaliser l’équité territoriale dans le domaine de la santé à travers le Royaume, a dit M. Akhannouch.
Et pour assurer une offre de santé juste et équitable sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement s’attèle à la mise en place du schéma régional de l’offre de soins, visant à identifier l’ensemble des capacités des régions en termes d’infrastructures publiques et privées et de ressources humaines, ce qui aidera les groupements de santé régionaux à déterminer les priorités de l’investissement dans le domaine de la santé et de la protection sociale au niveau de chaque région, en vue d’améliorer l’offre de soins régionale et de réduire les disparités territoriales.
Ce système de gestion intégré permettra, en outre, de clarifier l’itinéraire médical du patient, garantir la fluidité des interventions médicales, depuis les centres de santé de niveau 1 jusqu’aux hôpitaux universitaires, qui constitueront des locomotives pour les réseaux hospitaliers sur le plan régional, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le gouvernement entend œuvrer à l’élaboration du cadre organisationnel et scientifique pour la spécialité de “médecin de famille”, a noté M. Akhannouch, relevant que ce cadre implique de désigner un médecin chargé d’un certains nombre de familles, avec pour mission d’assurer le suivi des patients et leur orientation, le cas échéant, vers les structures de santé capables de leur fournir un traitement qui n’est pas disponible dans les centres de proximité, ou vers les établissements hospitaliers multidisciplinaires.
Et d’ajouter que la politique générale de l’Etat visant la mise à niveau du système de la santé fait de la mobilisation collective et de la gestion participative des atouts essentiels, et se fixe comme objectifs ultimes la garantie de la dignité et de l’équité dans l’accès aux soins de santé et l’éradication de toute forme de marginalisation.