Portraits de femmes : Policière, gendarme, parachutiste, des femmes en action

Lieutenant HoudaMjiyad, une spécialiste des armes à feu qui cherche à déchiffrer les mystères du crime

« Trouvez un travail que vous aimez et vous ajoutez cinq jours à chaque semaine », une citation de l’écrivain américain H. Jackson Brown littéralement incarnée par Houda Mjiyad, Chef du département balistique au sein de l’Institut de criminalistique relevant de la Gendarmerie royale, qui a été amenée par les coïncidences à un métier dont elle a rapidement excellé, et dans lequel les longues heures de travail ressemblent, pour elle, à un simple jeu de puzzle.

Le lieutenant Houda, lauréate de l’Institut Hassan II pour l’agriculture et la médecine vétérinaire en (1992), n’avait jamais pensé que l’intégration de la Gendarmerie royale lui tracerait la voie au monde des armes à feu, loin de sa formation académique, pour se retrouver plongé dans un domaine plein de mystères, d’énigmes et de détails délicats.

Dans un entretien à la MAP, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, le lieutenant Mjiyad a confié les raisons qui l’ont poussé à s’inscrire à l’Institut de criminalistique de la Gendarmerie royale en 1992, et comment elle a exercé pendant trois ans le métier de technicien des analyses générales, avant que son parcours professionnel ne connaisse une transformation remarquable, lorsque l’Institut décide, à l’époque, de créer une section d’expertise en armes à feu, dans laquelle elle a bâti une carrière distinguée qui s’étend sur plus d’un quart de siècle.

« J’ai eu beaucoup de chance avec ce long cheminement de carrière. L’intégration de la Gendarmerie royale m’a donné, ainsi qu’au reste des femmes gendarmes, comme nos collègues masculins, l’occasion de se familiariser de près avec les armes à feu. Mais l’accès au laboratoire de médecine légale m’a permis, en particulier, d’approfondir mon expérience dans ce domaine », explique Mme HoudaMjiyad.

« J’ai été l’une des rares femmes à avoir choisi de travailler dans le domaine de l’expertise des armes à feu, et je suis fière de ma carrière dans ce domaine. L’arme à feu est devenue un compagnon quotidien dans un domaine de travail agréable », a-t-elle enchainé.

Dans les affaires pénales portées devant l’Institut, le lieutenant Mjiyad supervise la procédure d’expertise pour les munitions et les douilles des balles trouvées sur les lieux du crime. À cet égard, explique-t-elle, « lorsqu’une arme à feu soupçonnée d’avoir été utilisée dans un crime est saisie, nous tirons plusieurs coups de référence pour comparer l’empreinte balistique de l’arme saisie avec l’empreinte de la cartouche vierge qui a été trouvée sur la scène du crime afin d’identifier l’arme à feu utilisée dans le crime, et donc l’identification de l’auteur ».

Mme Mjiyad passe ses journées à l’Institut des sciences judiciaires, avec une équipe de techniciens spécialisés dans ce domaine, à « interroger » continuellement les dépôts de tir et à retracer les ficelles pour recueillir suffisamment de preuves. Elle se sent satisfaite lorsque la preuve qu’elle a recueillie est suffisante pour condamner un suspect ou pour disculper un innocent, convaincue en cela que la preuve matérielle, contrairement aux êtres humains, dit toujours la vérité.

Le lieutenant Mjiyad n’hésite pas non plus à partager les expériences et les connaissances qu’elle a suivies au cours des longues années de travail et les nombreuses formations qu’elle a reçues au Maroc et à l’étranger, autant qu’elle supervise l’encadrement des stages de formation dans le domaine des armes à feu organisés par l’Institut au profit des officiers de la police judiciaire et des techniciens des scènes de crime pour leur permettre d’identifier les types d’armes à feu qu’ils pourraient rencontrer dans l’exercice de leurs missions et la manière de les manipuler pour éviter des accidents mortels.

Malgré sa carrière riche en expériences, cette gendarme veille toujours à développer ses compétences et ses connaissances et aspire à découvrir tout ce qui touche aux armes à feu afin de pouvoir suivre le rythme du développement des formes de criminalité impliquant les armes à feu.

A l’occasion de la journée internationale de la femme, Mme Mjiyad entend adresser un message à ses semblables en leur insinuant que les femmes sont capables de réaliser de bons exploits et de se surpasser même dans des domaines qui ont toujours été l’apanage des hommes.

Khadija Tabouallalt, une femme policière qui se consacre avec passion au contrôle de la circulation à Errachidia

L’une des missions principales des agents de la circulation de la Police est de contribuer à la concrétisation de la stratégie de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) en matière de sécurité routière, à travers leur participation aux différentes activités et opérations liées à ce domaine.

Le souci majeur de ces agents est d’assurer le respect du code de la route et la sécurité de l’ensemble de ses usagers, ainsi que de résoudre toute problématique de circulation pouvant surgir et de maintenir la fluidité du trafic sur le réseau routier.

Khadija Tabouallalt, agent de la circulation à la Sûreté régionale d’Errachidia, s’acquitte avec passion de toutes ses tâches dans la capitale de la région de Drâa-Tafilalet.

Diriger la circulation aux heures d’affluence à des intersections précises, contrôler la circulation des véhicules sur la voie publique, constater des infractions, établir des PV ou prendre les mesures réglementaires nécessaires envers les usagers de la route en infraction font partie du quotidien de Khadija Tabouallalt à Errachidia.

Khadija fait son travail avec passion et détermination, d’autant plus qu’être agent de la circulation pour elle est un rêve d’enfant devenu réalité. Il s’agit d’un choix qu’elle n’a jamais regretté, malgré les difficultés inhérentes au métier.

Cette femme policière ne ménage aucun effort pour mettre à contribution toutes ses compétences et son expérience, acquises depuis qu’elle a intégré le corps de la Police nationale, au service de son travail.

Khadija Tabouallalt a indiqué, dans une déclaration à la MAP, qu’elle a intégré le corps de la Police nationale en 2011, après avoir passé avec réussite sa formation à l’Institut Royal de Police, une période où elle a pu s’imprégner des principes généraux et valeurs de la profession de policière.

Elle a fait savoir qu’elle a été affectée, après la fin de sa formation, à la Sûreté régionale d’Errachidia où elle a assuré, au début de sa carrière, des fonctions de secrétariat au corps urbain de la Sûreté régionale, avant d’intégrer la police de la circulation.

« Sur le terrain, je contribue aux différentes tâches visant à assurer le contrôle de la circulation, le respect du code de la route et la fluidité du trafic », a-t-elle poursuivi.

Elle a affirmé avoir accumulé une expérience importante grâce à l’encadrement et l’accompagnement de ses chefs hiérarchiques qui n’ont jamais cessé de mettre à sa disposition l’ensemble des outils de travail nécessaires à l’accomplissement de sa mission dans les meilleures conditions et avec dévouement et abnégation.

Khadija a fait observer qu’elle fournit un effort important pour concilier sa vie professionnelle et personnelle, se félicitant de la forte présence de la femme dans d’autres services de la Sûreté régionale d’Errachidia, dont la police judiciaire, le service de la Carte d’identité nationale ou l’association des œuvres sociales.

Elle considère que son succès dans l’accomplissement de ses tâches et missions illustre les progrès accomplis par la DGSN, en particulier, et par la femme marocaine, de manière générale.

La célébration de la Journée internationale de la femme est l’occasion propice pour souligner la forte présence de la femme dans le domaine de la police, en contribuant avec passion, abnégation et sérieux aux multiples missions assurées par ce corps national au service des citoyens.

La femme médecin-gendarme : rigueur militaire et dévotion face à la pandémie

Malgré les risques élevés liés au coronavirus, le personnel médical militaire et paramilitaire se dresse en mur infranchissable contre la propagation de la pandémie. Au milieu de cette bataille acharnée, la femme médecin-gendarme sert en silence et fait preuve de dévotion et de sacrifice inconditionnels.

Dès l’éclatement de la pandémie, les femmes médecins-gendarmes, à l’instar de leurs collègues hommes et femmes des autres secteurs, se sont aussitôt mobilisées avec une discipline sans pair, pour préparer les infrastructures sanitaires nécessaires et coopérer avec les médecins civils pour protéger les Marocains et les étrangers résidant dans le Royaume contre le virus.

Ainsi, les femmes-gendarmes ont œuvré à faire valoir leurs capacités professionnelles en matière d’épidémiologie, aussi bien au niveau de l’analyse qu’en termes de prévention, s’attelant aux préparations intensives et proactives de la réponse au Covid-19.

Parmi les efforts déployés à cet égard, figure la contribution de ces femmes aux activités du Laboratoire d’Analyse et de recherche médicales de la Gendarmerie Royale, qui dispose de capacités techniques certifiées en matière de qualité et de précision du diagnostic de l’infection virale, dont le Covid-19.

Après un an d’attente, de frustration, de fatigue, mais aussi d’espoir, la femme médecin-gendarme reste mobilisée, prête à contribuer à tous les efforts visant à faire face au virus, ainsi qu’à encadrer les opérations de vaccination, qui ont fait du Royaume un exemple.

Le lieutenant-colonel, Sanaa Belouiz, incarne justement ce modèle du médecin-gendarme qui s’est mobilisé aussitôt dans les premiers rangs, sans que, à aucun moment, la fatigue et le stress ne l’emportent sur son enthousiasme et sa vivacité, qu’elle transmet à tous les membres de son équipe.

C’est avec fierté que la membre du service central de santé de la Gendarmerie Royale, évoque, dans une interview à la MAP à l’occasion de la journée internationale de la femme, le rôle important que joue la femme médecin-gendarme dans le domaine de la médecine, en particulier durant la pandémie, qui l’a propulsé au-devant de la lutte aux côtés de ses collègues hommes du personnel médical et paramédical.

Un coup d’œil sur le parcours académique du lieutenant-colonel Sanaa Belouiz suffit pour conclure à la volonté de cette femme d’allier la fermeté du gendarme et l’affection du médecin. Mme Belouiz a rejoint les rangs de la Gendarmerie Royale en tant que médecin généraliste après avoir obtenu en 2001 son diplôme de l’École royale du Service de santé militaire.

Le Dr lieutenant-colonel a assumé plusieurs fonctions dans différents domaines, y compris dans la clinique de la famille à Sala El Jadida et dans l’Unité du Groupe des légions mobiles à Salé, avant d’intégrer le Service central de santé à Rabat, où ses tâches consistent principalement en la prévention, le traitement, le suivi, ainsi que la médecine du travail.

Cette dermatologue, spécialisée dans la médecine du sport, la médecine d’urgence, le diabète et la médecine nutritionnelle, entre autres spécialités, a indiqué que les deux piliers de son travail au milieu de la pandémie sont la prévention, à travers des campagnes de sensibilisation des gendarmes et leurs familles dans les casernes à la gravité de la pandémie et aux moyens de prévention, et les actions liées au traitement, c’est-à-dire la programmation des analyses médicales, des tests de détection du Covid-19 (PCR), l’investigation, le traitement et le suivi des cas confirmés et des cas actifs, outre la vaccination. Les gendarmes reçoivent la deuxième dose du vaccin dans une ambiance d’optimisme et de gratitude, a tenu à assurer le Dr lieutenant-colonel Sanaa Belouiz.

Les efforts de la femme médecin-gendarme offrent en effet un exemple de solidarité nationale entre civils et militaires dans les circonstances difficiles imposées par la pandémie, le tout dans le cadre de la discipline militaire qui ne laisse aucune place au hasard et des mesures sanitaires permettant la prévention contre le covid-19.

Téméraires, les femmes parachutistes des FAR formées pour dompter le ciel

A la première Brigade d’infanterie parachutiste, les femmes sont formées pour ne reculer devant aucun mauvais nuage et font, au même titre que les hommes, preuve de témérité et de détermination, écussons entre autres des Forces armées royales (FAR).

Unité d’élite, l’Infanterie parachutiste a fait le choix, depuis belle lurette, d’enrôler les femmes qui le souhaitent mais qui ont, par ailleurs, montré une capacité avérée et hors de doute à affronter le ciel, voire le dompter.

L’adjudant OuafaeZghari, une de ces militaires parachutistes triées sur le volet, raconte dans une déclaration à la MAP qu’elle a réussi à intégrer les rangs des FAR une fois le baccalauréat en poche en 2003.

Toutefois, ce n’est qu’après une formation initiale, à l’instar de tous les autres militaires, qu’elle a pu passer, avec succès, une autre formation spéciale sur le parachutisme.

Elle a pu donc, par la suite, intégrer l’équipe parachutiste féminine des FAR avec laquelle elle a participé à de nombreuses compétitions nationales et mondiales, notamment le championnat du monde en Chine où les Militaires marocaines ont décroché la première place et la médaille d’or.

« Cette consécration est une fierté pour nous et pour les FAR en général », a-t-elle confié.

Ce triomphe, elle le doit, dit-elle, aux formations continues et aux entraînements importants qu’elle a reçus, ainsi qu’au « courage » et à une « volonté forte », qualités indubitables pour « continuer en toute confiance dans ce domaine ».

C’est aussi grâce au savoir-faire des formateurs que cette équipe féminine gagne chaque jour ses galons. Parmi eux figure le sergent-chef HoussamSekkari, instructeur de simulateur de la chute libre, qui se dit « fier » de former les femmes marocaines qui ont choisi ce domaine malgré sa difficulté et qui fut, jadis, « l’apanage de la seule gent masculine ».

Femmes parachutistes, mais pas que ! Parce qu’à la même enseigne, il y a aussi les tailleuses de la « Compagnie d’entretien et réparation des parachutes », qui font un sacré boulot.

Le Caporal Zineb Zarrouq, jeune dynamique et pétrie de persévérance, en fait partie. Son travail, explique-t-elle, consiste à contrôler la qualité des parachutes et les réparer selon des mesures déterminées en amont par le fabricant.

Parallèlement, Zineb dit participer aux séances d’entraînement en chute libre avec l’espoir de devenir une héroïne de cette discipline.

Idem pour le Caporal Khaoula El Hamouchi qui fait partie de la « Compagnie d’entretien et pliage des parachutes » et qui a rejoint les FAR en 2016. Ses tâches portent, entre autres, sur le suivi et le contrôle de tous les parachutes conformément aux critères préalablement définis, ainsi qu’au pliage de tout type de parachutes.

Pour elle, le choix de cette discipline vient de son désir de travailler dans un climat de professionnalisme et de responsabilité.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous refuser si vous le souhaitez. Accepter