Les rôles de la société civile dans la réinsertion sociale et professionnelle des détenus

Les participants à une table ronde ont braqué, mardi à distance, les projecteurs sur les rôles de la société civile dans la réinsertion socio-professionnelle des détenus et leur accompagnement dans la reprise de leurs liens sociaux.

Les débats tenus lors de cette visioconférence ont plaidé en faveur d’un partenariat plus fort avec la société civile en vue de favoriser une dynamique de réinsertion des détenus dans les meilleures conditions possibles. La tenue de cet évènement s’inscrit dans le cadre du projet de l’Assistance technique à la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) pour soutenir la mise en œuvre des politiques de réinsertion sociale des détenus et de prévention des cas de récidive, lequel projet est financé par l’Union européenne (UE).

La cheffe de division de la coopération et du partenariat à la DGAPR, Nassiba Fassi Fihri, a souligné l’importance de voir les acteurs de la société civile s’impliquer davantage dans l’accompagnement des détenus pour une meilleure reprise des liens avec leur environnement social. L’accompagnement des prisonniers par les acteurs associatifs permet l’ouverture de l’espace pénitentiaire sur le monde externe, le renforcement et la préservation des liens avec la société, tout en veillant à l’ancrage des valeurs éthiques pour une réinsertion efficace.

De son côté, le directeur de l’Action sociale et culturelle au profit des détenus et leur réinsertion à la DGAPR Moulay Driss Agoulmam, a relevé que les associations de la société civile sont un partenaire de taille dans l’opération de réinsertion des détenus, en particulier en phase post-carcérale, expliquant que la réinsertion est un long processus qui requiert à la fois un travail individuel du détenu et une action participative impliquant les autres acteurs.

Dans ce sens, M. Agoulmam a mis en évidence l’augmentation significative du nombre d’associations qui s’intéressent à la question pénitentiaire, notant que leur rôle qui commence lors de la période d’incarcération devra se poursuivre avec la même intensité après la sortie de prison.

Dans le même ordre d’idées, le chef de pôle d’accompagnement et de réinsertion économique à la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, Oussama Benseddik, a insisté sur l’accompagnement des prisonniers pour qu’ils puissent retrouver leur place au sein de la société, soulignant l’importance de l’accompagnement post-carcéral assuré par des structures spécialisées.

Selon lui, il est opportun de se fixer comme objectifs d’une part l’identification d’associations capables de nouer des partenariats avec la DGAPR ou les autres institutions opérant dans le domaine de la réinsertion. D’autre part, l’accent devra être mis sur la restructuration de ces associations de manière à renforcer leurs capacités dans des domaines d’intervention bien définis.

Le chef de la section gouvernance de la délégation de l’UE au Maroc Severin Strohal a affirmé que cette rencontre a pour objectif de lancer des réflexions sur les défis auxquels fait face la société civile en matière d’aide à la réinsertion des détenus. Il s’agit de lever tout obstacle en la matière, dans le droit fil des ambitions du projet de l’Assistance technique, dont l’objectif est de soutenir et mettre en exécution les politiques de réinsertion des détenus et la lutte contre la récidive.

La société civile peut contribuer à la politique de réinsertion à travers la mise en place de nouvelles approches prônées par le Royaume, notamment en termes de sanctions pénales alternatives, de renforcement des liens sociaux des prisonniers et de lutte contre la récidive.

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