Interview – Me Ouahbi : « Je vais œuvrer pour que le PAM remporte les prochaines élections et dirige le gouvernement » (Vidéo)

Le secrétaire général du Parti de l’authenticité et de la modernité, Abdellatif Ouahbi a été l’invité de l’émission « Sans langue de bois » animée par le journaliste Redouane Ramdani sur Med Radio.

Durant cette émission, M. Ouahbi a évoqué plusieurs questions d’ordre politique, économique, social et organisationnel, les préparatifs pour les prochaines élections, la relation du parti avec les autres acteurs de la scène politique nationale et sa vision pour l’avenir du pays.

La nouvelle direction du PAM se penche sur la réorganisation des structures du parti et son mode de fonctionnement ainsi que sur les moyens de corriger certains dysfonctionnements hérités de la période précédente, a-t-il assuré soulignant que les choses « avancent désormais dans la bonne direction ».

Ainsi, les antennes régionales, la commission nationale des élections fonctionnent aujourd’hui de la meilleure manière, le bureau politique se réunit de façon régulière pour examiner toutes les questions d’actualité et « nous avons revu la presse du parti par l’ouverture sur d’autres langues », a-t-il expliqué.

M. Ouahbi a démenti que le PAM connaisse une « désintégration » sous sa direction. « C’est le vœu de certains mais la réalité est autre chose », a-t-il dit précisant que « sans la clarté dont doivent faire preuve ceux qui se réclament du mouvement de redressement, il est irrationnel de prêter la moindre attention à ce qu’ils avancent et prétendent » à ce sujet.

« Je ne peux pas exprimer une position ou prendre une décision au sujet d’une chose qui n’existe même pas », a-t-il martelé.

M. Ouahbi a également assuré avoir mené plusieurs chantiers depuis son élection à la tête du PAM en février dernier, comme l’élection des secrétaires régionaux, la réorganisation de tous les secrétariats provinciaux, la création de deux institutions dépendant du parti qui fonctionnement aujourd’hui, la présentation de la vision du parti sur la situation économique dans le contexte de la pandémie du Covid-19 et « nous sommes en train d’élaborer notre vision sur le nouveau modèle de développement ».

Nous avons également mis en place la commission nationale des élections, restructuré les deux groupes parlementaires et établi de bonnes relations avec tous les partis politiques, a-t-il poursuivi.
« Le PAM est devenu un parti normal respecté par tous et ouvert au dialogue avec des forces politiques qui comptent sur l’échiquier politique national », a-t-il noté rappelant que « par le passé, le PAM avait déclaré la guerre à tous les partis et se considérait au-dessus de tous ».

Interrogé sur le fait de savoir si le PAM est devenu le « pare-chocs» du PJD, M. Ouahbi a souligné que le parti islamiste « n’avait pas besoin » de ce pare-chocs. « Le PJD est une grande force politique, qui nous a vaincus lors des élections de 2016 et ceux qui lancent ces accusations aujourd’hui sont ceux qui n’ont pas échoué dans la mission de permettre à notre parti d’occuper la première position lors des dernières élections », a-t-il indiqué.

M. Ouahbi a fait savoir qu’il ne se fait pas l’avocat du PJD dans ses différentes sorties médiatiques, mais qu’il défendait la démocratie et le devoir de respecter l’autre, « tant que ce parti nous respecte et respecte notre présence sur la scène politique ».

«C’est ça le PAM que représente Abdellatif Ouahbi. Le PAM que vous connaissez n’existe plus. Depuis mon arrivée à la tête de ce parti, j’ai dit qu’il faut rechercher la réconciliation et reconnu que Benkirane était un homme d’Etat », a-t-il tranché.

Concernant le débat sur le quotient électoral, il a expliqué que cette question fait l’objet d’un « désaccord » au sein du bureau politique du parti. « Pour résoudre ce problème et arrêter notre position définitive qui sera transmise au ministère de l’Intérieur, a-t-il dit, le bureau politique a décidé d’organiser un référendum au niveau du conseil national qui compte 700 membres ».

Interrogé également par le journaliste sur le fait de savoir si le Maroc pourrait s’accommoder d’un 3ème mandat du PJD, le SG du PAM a souligné que le Royaume était un pays qui a fait le choix de la démocratie et qu’il « n’est pas permis de jouer avec la Constitution ».

M. Ouahbi n’a pas écarté la possibilité de voir le PJD remporter les prochaines élections mais avec un nombre de sièges inférieur par rapport au dernier scrutin législatif, ajoutant qu’il va œuvrer que le PAM occupe la première place pour diriger le prochain gouvernement.

Il a fait remarquer qu’il entretenait de « bonnes relations » avec la présidente du Conseil national du PAM, Fatema Zahra Mansouri en dépit de leurs divergences sur le quotient électoral.

Il a révélé que sa dernière rencontre avec Abdelilah Benkirane remontait à il y a trois semaines dans son domicile. « C’est un ami auquel je rends visite et auquel j’ai de la considération », a-t-il confessé.

Concernant les agissements de l’activiste pro-polisario Aminatou Haidar, il a affirmé que cette séparatiste ne représentait « rien ». « Le Maroc est à l’aise qui laisse aux gens la liberté de s’exprimer, et c’est pour cette raison que j’ai refusé de s’exprimer sur ce sujet parce qu’elle ne mérite pas qu’on lui prête autant d’intérêt », a-t-il argumenté.

M. Ouahbi a réaffirmé l’appel du PAM à la libération des « prisonniers politiques » du Rif « puisque cette libération va contribuer à renforcer l’ouverture du climat politique et du dialogue » au Maroc.

« En tant que secrétaire général du PAM, a-t-l dit, je pense que j’assume une part de responsabilité dans ce qui s’est passé dans la région du Rif et c’est pourquoi j’ai assumé leur défense » dans les procès.

«Le PAM, en tant du première force politique dans le Rif, devait jouer le rôle de médiation et dialoguer avec les activistes pour résoudre les problèmes. C’est pourquoi j’ai demandé la création d’une commission au sein du parti pour évaluer notre relation avec les habitants du Rif et préciser notre responsabilité et celle des autres », a-t-il déclaré.