Vidéo / M. Ouahbi: tout discours sur le programme électoral repose sur une idée de « réforme » et une vision politique

Le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi, a souligné que tout discours sur le programme électoral repose sur une certaine idée de réforme, sur une vision politique de l’étape à venir et contient des réponses réalistes à tous les défis du moment vécu par notre société.

Présentant le programme électoral du PAM, lors d’une rencontre organisée lundi à Rabat, M. Ouahbi a indiqué qu’avant d’aborder la vision du parti de la réforme politique et sociale il est « nécessaire de revenir sur l’histoire politique nationale afin de voir, même brièvement, le processus de l’évolution de la réforme dans notre pays depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui.

Parce que nous considérons notre parti comme émanant de cette histoire nationale avec ses gloires et ses difficultés, aux côtés de tous les partis démocratiques nationaux. Et nous voulons que notre programme électoral soit une alternative porteuse de solutions réalistes et efficaces qui soient profondément enracinées dans notre spécificité historique et qui approfondisse son processus réformateur ».

M. Ouahbi a ajouté que la volonté de réforme est fortement présente depuis l’indépendance et le début de la construction de l’État national, et qu’il est possible de relever quatre étapes fondamentales qui incarnent cette volonté selon les caractéristiques de chaque étape et les différents défis et enjeux qui les ont marqués.

Ces quatre étapes sont les suivantes :

  • La période du gouvernement d’Abdellah Ibrahim 1958-1960
  • La période du Programme d’ajustement structurel 1983-1993.
  • La période de la mise à niveau de l’économie nationale 1993-1998.
  • La période du gouvernement d’Abderrahman El Youssoufi 1998-2002.

Le secrétaire général du PAM a souligné que les dates qui déterminent chacune des étapes sont relatives, « car souvent nous trouvons des programmes de réformes dans tel ou tel secteur qui se poursuivent d’une étape à l’autre, de même que chaque étape a ses avantages politiques et économiques, selon la compétition politique des acteurs nationaux, et selon les contraintes extérieures dictées par l’ouverture de notre pays à l’ère nouvelle ».

« Si nous voulons nous arrêter sur chaque étape politique séparément pour mettre en évidence ses caractéristiques de réforme et les caractéristiques de ses objectifs de développement, nous les caractériserons comme suit : l’étape du gouvernement d’Abdellah Ibrahim est le premier moment de réforme que le Maroc a connu entre 1958 et 1960. Le programme économique qui a été adopté est une tentative de réforme basée sur l’État d’une part, et sur une vision transcendante qui dicte des mesures de réforme à la société d’en haut, d’autre part », a-t-il dit

« C’est un modèle réformiste qui s’inspire de l’étape historique des années cinquante et soixante, lorsque tous les pays émergeant de l’expérience coloniale cherchaient à construire des modèles de développement spéciaux basés sur les capacités et les ressources internes de leurs propres sociétés », a poursuivi M. Ouahbi.

« C’était un modèle de réforme qui proposait la nationalisation et le renforcement du secteur public, la réforme agraire et une planification économique obligatoire à long terme visant à développer les secteurs lourds basés sur la centralisation du rôle de l’État, le contrôle des investissements étrangers et l’élargissement du marché intérieur… . In fine, c’est un programme qui tend à rompre avec le schéma capitaliste occidental pour construire une économie qui compte uniquement sur les capacités propres du Maroc ou celles de son voisinage maghrébin et arabe (coopération Sud-Sud) », a-t-il relevé.

A cet égard, le secrétaire général du PAM a rappelé qu’après la démission du gouvernement d’Abdellah Ibrahim en 1960 pour des raisons politiques liées au conflit politique entre les acteurs de cette période, l’économie marocaine est entrée dans une période, qui n’est pas courte, marquée par ce que l’on pourrait appeler la « gestion libre », c’est-à-dire une gestion économique qui n’obéit à aucun modèle de planification, en ce sens que l’économie marocaine a continué à osciller entre des orientations purement libérales et des orientations « keynésiennes » qui prennent en compte l’importance de l’intervention de l’État dans les secteurs sociaux.

Cependant, avec la pression croissante des contraintes de la dette extérieure et la nécessité de maintenir les équilibres macroéconomiques, l’économie marocaine a dû trouver des solutions réalistes pour éviter l’aggravation de la crise économique et sociale, et c’est ainsi qu’est venu le Programme d’ajustement structurel comme un nouveau modèle économique pour cette période, a-t-il souligné.

Le Programme d’ajustement structurel 1983-1993 a constitué une deuxième étape dans l’évolution de la politique de réforme du Maroc, car il s’est inscrit dans le processus de construction d’un modèle libéral de réforme qui vise principalement à atteindre les équilibres, notamment budgétaires en s’appuyant sur la rationalisation des mesures macro-économiques. C’est un modèle qui a accordé une importance surtout aux secteurs financier et à la politique monétaire, fiscale et commerciale, limitant les investissements publics et la privatisation… Bien sûr, le prix social était élevé, car la politique d’ajustement structurel s’est traduite par un déficit social dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’emploi et du logement….

Face à la crise sociale qui a commencé à s’intensifier au début des années 90 du siècle dernier, la décision publique est venue avec un nouveau modèle économique appelé « la mise à niveau de l’économie marocaine ».

L’année 1993 a marqué le début de la troisième étape dans le processus de l’évolution de la politique de réforme au Maroc, et cette étape s’est appuyée, dans l’élaboration de son modèle réformiste, sur un diagnostic des causes de la crise engendrée par le Programme d’ajustement structurel laquelle est généralement présentée à l’époque par les décideurs publics et les institutions financières internationales comme principalement due à l’absence de mécanismes de médiation qui pourront traduire les exigences de la réforme libérale dans la réalité marocaine vécue d’où l’idée de la mise à niveau de l’économie marocaine afin qu’elle puisse réaliser les objectifs escomptés de réforme.

Après avoir abordé les mandats du gouvernements de Jettou et ceux du PJD sous la direction de Benkirane et El Othmani dont les réformes n’ont pas pu répondre aux attentes des Marocains, M. Ouahbi a souligné l’importance du nouveau modèle de développement économique de la Commission présidée par Benmoussa.

Aujourd’hui, a-t-il dit, « nous sommes confrontés à une nouvelle étape du processus des réformes au Maroc, la cinquième étape pour approfondir les acquis historiques et redessiner les objectifs pour assurer un avenir meilleur. »

Avec le nouveau modèle de développement porté par la Commission royale, « le Maroc a atteint un tournant important fondé sur l’unité et la volonté de tous les Marocains, sous la conduite de Sa Majesté le Roi, que Dieu le protège, de la nécessité de réaliser le grand bond en avant vers le progrès et la prospérité », note-il.

Le nouveau modèle de développement est intervenu dans le contexte de la préparation des partis politiques marocains aux prochaines élections, ajoute le leader du PAM.

Et de souligner  : «  notre programme électoral est fortement impliqué dans l’orientation stratégique du nouveau modèle de développement… »

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