Conférence annuelle de l’ASEA : Les marchés boursiers, « un levier fondamental pour la relance de l’Afrique »
Les travaux de la 24ème édition de la conférence annuelle de l’African Securities Exchanges Association (ASEA) ont démarré le mercredi 24 novembre, selon un communiqué officiel.
Les opérateurs des marchés financiers et des marchés des capitaux africains ont débuté leur messe annuelle, tenue pour la première fois en format digital et diffusée à partir de la Bourse de Casablanca.
Participants et speakers, se sont connectés à la conférence depuis les différents pays d’Afrique ainsi que d’autres pays du Monde. Au rendez-vous, des discours impactants de la séance plénière, prononcés par la Ministre de l’Economie et des Finances, la Présidente de l’AMMC, le Président de l’ASEA, le Président du Conseil d’Administration et le Directeur Général de la Bourse de Casablanca.
Voici l’intégralité du communiqué :
Dans son allocution lors de la séance d’ouverture, Madame la Ministre a félicité la Bourse de Casablanca pour l’organisation réussie et a remercié l’ASEA pour sa confiance ainsi que pour le choix pertinent du thème de la conférence. Madame la Ministre a évoqué, dans son discours, le contexte sanitaire et son impact sur l’économie ainsi que l’importance du rôle des marchés financiers dans la relance économique.
« Le plan de relance en cours de mise en œuvre dans notre pays consacre un rôle grandissant au marché des capitaux à travers le développement de véhicules d’investissement, et par ricochet, la diversification de la palette des investisseurs et des instruments dudit marché pour soutenir les investissements post-crise dans plusieurs secteurs prioritaires en particulier les infrastructures », a annoncé Madame Nadia Fettah Alaoui, Ministre de l’Economie et des Finances.
De son côté, Dr. Edoh Amenounve, Président de l’ASEA a mis en évidence l’importance de l’Association : « L’ASEA est composée de 26 bourses africaines avec 2400 sociétés cotées. Ces dernières représentent une capitalisation boursière totale de plus de 1600 milliards de dollars américains, soit 61% du PIB du continent ».
M. Amenounve a également rappelé le rôle important de l’événement : « La conférence annuelle est l’événement phare de l’Association et rassemble l’ensemble de l’industrie des marchés des capitaux du continent pour discuter des défis et de l’avenir de nos bourses et infrastructures de marché ».
Dans son discours d’ouverture Madame Nezha Hayat, la Présidente de l’AMMC a appelé à un travail collectif dans le but de « renforcer la compétitivité des marchés, chercher les investissements internationaux et créer de nouvelles opportunités, tout en répondant aux besoins des différentes parties prenantes».
Madame Hayat a également mentionné l’importance du financement des PME : « Les marchés des capitaux en Afrique doivent travailler pour offrir des solutions de financement aux PME qui constituent l’essentiel de l’écosystème économique ».
Par ailleurs, Monsieur Kamal Mokdad, Président du Conseil d’administration de la Bourse de Casablanca a spécifié que dans le contexte actuel : « Les marchés financiers et particulièrement les marchés des capitaux africains, sont appelés à jouer le rôle de locomotive de développement qui contribuera à pallier les conséquences économiques de la pandémie et qui permettra d’inscrire notre continent sur une trajectoire de croissance pérenne et inclusive. »
Cette séance inaugurale s’est clôturée par un discours de M. Tarik Senhaji, Directeur Général de la Bourse de Casablanca, qui a appelé autant les pouvoirs publics que les bourses et l’ensemble de l’écosystème à travailler de concert pour le développement des marchés boursiers africains.
« Parce que cette course à l’émergence nécessite des infrastructures résilientes et des cadres juridiques et réglementaires solides et flexibles, nous avons besoin du soutien des pouvoirs publics pour la dynamisation de nos marchés». Et en s’adressant aux représentants de ses homologues africains, il a appelé à la mobilisation pour la relance : «Nous devons nous mobiliser avec notre écosystème ainsi que celui des entreprises du secteur privé pour mettre en valeur les avantages des financements par IPO, innover et adapter nos offres notamment au profit des PME pour activer leur financement».
Pour rappel, la 24ème Conférence de l’ASEA placée sous le thème « Les marchés financiers, moteurs essentiels de l’émergence de l’Afrique», annonce un programme riche, animé par une trentaine d’experts internationaux venant de différents pays du monde tels que le Royaume Unis, les Etats Unis d’Amérique, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, le Botswana, le Cameroun, l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, Maurice, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, le Sénégal et le Togo.
Le programme de cette première journée traite de différentes problématiques : Comment accélérer le développement des marchés financiers en Afrique ? Quels enjeux et défis de financement à l’épreuve du changement climatique ? Comment anticiper l’avenir des technologies disruptives ? Ce n’est pas tout.
Cette journée connaîtra également une présentation de la Banque Mondiale et de la Société Financière Internationale (IFC) sous le thème : « Les entreprises publiques dans les économies émergentes et en développement – Leçons tirées de 30 ans de succès et d’échecs », ainsi que la présentation officielle du Rapport de la commission IT de l’ASEA portant sur les technologies disruptives.
Pour rappel, l’African Securities Exchanges Association (ASEA) est la première association des bourses de valeurs mobilières en Afrique qui a pour objectif de développer les bourses membres et fournir une plateforme de mise en réseau.
L’ASEA a été créée en 1993 et travaille en étroite collaboration avec ses membres afin de libérer le potentiel des marchés financiers africains et des économies africaines en :
- améliorant la visibilité de ses membres au niveau international pour attirer les flux de capitaux vers les marchés de capitaux africains ;
- étant un portail d’information faisant autorité sur les marchés publics africains et en fournissant des statistiques et des informations agrégées sur les bourses africaines ;
- étant une voix puissante de lobbying et de plaidoyer pour les Bourses membres ;
- promouvant le développement du marché parmi les Bourses membres ;
- promouvant le renforcement des capacités et la formation des Bourses membres ;
- en initiant des alliances stratégiques au nom de ses bourses membres.
Vision : Un marché financier africain dynamique avec un ratio moyen capitalisation boursière/PIB de 123% d’ici 2023.
Mission : Engager les écosystèmes des marchés de capitaux africains afin de favoriser la mobilisation des capitaux, de promouvoir la durabilité et d’améliorer l’inclusion financière au profit du développement économique de l’Afrique.
La Bourse de Casablanca a été créée en 1929. Elle exerce sous la tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances dans le cadre d’un cahier des charges et a pour mission d’enrichir de manière continue l’offre de produits et services, de développer et de déployer une stratégie globale commune aux différentes composantes du marché boursier, d’en développer l’infrastructure, de contribuer à son développement et de gérer des entités consécutives de l’infrastructure relevant de la Holding. La Bourse de Casablanca se positionne parmi les principales places en Afrique. A fin septembre 2021, la capitalisation s’est établie à 677,2 milliards MAD.
Depuis quelques années, la Bourse de Casablanca a renforcé son ouverture sur les places financières africaines, ainsi que ses relations avec les opérateurs du continent. Elle est membre actif de l’African Securities Exchanges Association et en a assuré la présidence pendant près de 2 ans.