Édition – « Le Polisario… l’ascension vers les abysses », le nouveau livre de Koukas sur le désarroi des séparatistes
La première édition du livre « Une vision différente du Front Polisario, du rêve de la libération aux illusions du séparatisme » de l’écrivain et journaliste Abdelaziz Koukas a été publiée fin 2017 et a été bien accueillie dans les milieux culturel et médiatique. Car le livre s’est éloigné de la langue avec laquelle nous nous sommes habitués à voir les choses.
La première édition a été épuisée et de nouvelles données sont apparues sur le terrain ainsi que des développements politiques ou historiques surtout avec la publication par des politiques marocains et étrangers de leurs mémoires qui soutiennent en partie la thèse que Koukas a développé dans son livre avec une vision prospective de ce que nous voyons aujourd’hui et qui ont été davantage examinés et ajoutés à la nouvelle édition.
Bien que le livre ne s’est pas préoccupé des détails et des faits partiels et s’est préoccupé davantage de l’essence de ce qui s’est produit au cœur des changements intervenus dans l’histoire de la région et au cœur desquels le cheminement du Front Polisario en tant que mouvement marocain qui est parti des rêves de la libération du colonialisme espagnol pour aboutir au séparatisme de la patrie et la lutte contre les régimes du voisinage. Mais ce qui s’est passé à Guerguerat aura son après: c’est un tournant dans le conflit dans la région.
Dans l’introduction de la deuxième édition, augmentée et révisée de son livre « Le Polisario … l’ascension vers les abysses », Abdelaziz Koukas affirme: « après près d’un demi-siècle d’errance dans un désert dans lequel il n’y ni herbes ni graines, le mirage ne nourrit plus les illusions d’une génération d’enfants des camps formés dans des universités étrangères, et avec les moyens technologiques des médias sociaux.
Elles aspirent à vivre leur temps selon leurs rêves, elles sont différentes de la génération des pères analphabètes qui ont aveuglément laissé le leadership au Front Polisario, une génération qui compare maintenant la situation d’ici avec la situation de là-bas, une génération assoiffée de vivre sa vie librement et dignement. C’est ainsi que les protestations sont devenues le quotidien dans les camps de Tindouf « … et tout cela ne mènera qu’à la désintégration progressive du Front Polisario après le recul que connaît l’Algérie, le principal soutien du front, depuis que les prix du pétrole ont chuté de façon spectaculaire, que souffle le vent de la deuxième vague du printemps arabe puis la vacance de la présidence pendant une longue période avec la paralysie qui s’en est suivie à la tête de l’État. Une situation qui a amené une partie de l’armée à dévorer l’autre partie sous la conduite du général Gaid Salah, et après son départ, un coup d’État aura lieu de la même manière contre ses loyalistes. Ce qui conduirait, selon Koukas, à une paralysie complète au niveau de la stratégie politique qui encadrait le système de pensée et l’action politique en Algérie.
D’autre part, l’effondrement du régime de Kadhafi, de nombreuses parties vont intervenir à partir de zones géographiques des plus éloignées des Emirats à la Russie et la Turquie, voire des organisations terroristes, lesquelles vont essayer de trouver un pied dans la région. Ce qui, en plus des menaces terroristes venant des pays du Sahel, poussera l’Amérique à revoir ses cartes en Afrique du Nord dans le cadre d’une nouvelle vision de la région du MENA qui comprend Israël et dans laquelle le Maroc jouera un rôle diplomatique vital en ayant présent à l’esprit les changements majeurs dans la région et en anticipant les initiatives, les unes après les autres, pour être présent et actif dans les arrangements de la région.
Le livre « Le Polisario … l’ascension vers les abysses » se termine par deux conclusions distinctes : soit le retour à une prise de conscience dans les camps de Tindouf comme ce fut le cas à l’automne 1988 après la saignée des cadres qu’a connue le Polisario, et l’acceptation du débat pour une meilleure situation dans le cadre du projet d’autonomie, soit la désagrégation progressive. Car la crise algérienne est permanente et le peuple algérien ne supportera pas le coût d’une question qui n’est pas la sienne.
Avec le temps, une nouvelle génération de dirigeants politiques pourrait arriver au pouvoir au palais d’El Mouradia, qui ouvrira son cahier revendicatif directement avec Rabat et non pas avec Rabouni. L’histoire est capable de panser les plaies du sable. En conclusion, l’auteur du livre affirme que l’histoire ne fait pas de cadeaux aux paresseux. En regardant de près ce qui a été accompli au Sahara, malgré toutes les erreurs, on constate qu’un grand effort de développement a été mené dans nos provinces du sud. La région semble prometteuse pour permettre des réconciliations importantes avec les fils de notre nation et des frères de nos familles de l’autre côté et à travers elle avec les profondeurs de l’Afrique. Mais ceci exige un grand courage moral pour venir à bout des traces et des plaies accumulées dans la région, et parmi toutes les solutions réalistes et équitables possibles, le projet d’autonomie est considéré comme le moindre mal… « Alors venez pour un seul et même mot », annoncé l’auteur.
Tout a été dit ou presque…