Politique : Le PJD a-t-il obligé El Othmani et son gouvernement à « ignorer » les accords Maroc -Israël ?
Des divergences sont apparues entre les dirigeants de la majorité gouvernementale concernant la décision royale de reprendre les relations avec Israël et la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara, en ce sens qu’aucun communiqué n’a été publié à ce sujet par l’exécutif que préside le secrétaire général du Parti justice et développement (PJD), Saad Eddine El Othmani.
Lors de la réunion d’El Othmani avec les dirigeants des partis de la majorité, il a été convenu de publier un communiqué louant la décision du Maroc de reprendre ses relations avec Israël, ajoutant que le chef de l’exécutif avait présenté au début de cette réunion un projet de communiqué ne comprenant pas la question de la reprise des relations entre Rabat et Tel Aviv, a rapporté le site arabophone Hespress.com, citant une source gouvernementale.
Selon la même source, un des dirigeants de la majorité a ainsi proposé que soit ajouté un paragraphe saluant la décision de la reprise des relations avec Israël pour exprimer clairement le soutien du gouvernement aux décisions royales, sauf qu’après les critiques dont a été la cible El Othmani de la part des PJDistes pour sa signature de l’accord tripartite Maroc-Israël-Etats Unis, ce dernier a enterré ledit communiqué.
Selon des sources concordantes, le chef de l’exécutif a subi de fortes pressions de la part de son parti afin que le paragraphe louant le rétablissement des relations avec Israël ne soit pas ajouté, poussant ainsi El Othmani à ne pas publier le communiqué au nom des partis de la majorité et à se contenter d’un simple communiqué de presse relatif à la réunion avec les dirigeants des partis de la majorité et de l’opposition représentée au Parlement.
El Othmani campe toujours sur sa position et ignore la question de la normalisation…
Pour rappel, Saad Eddine El Othmani a tenu deux réunions les 19 et 21 décembre avec les responsables des partis de la majorité puis avec les dirigeants des partis de l’opposition représentés au Parlement, en présence du ministre de l’Intérieur et du ministre des Affaires étrangères, soit un jour avant la visite de la délégation israélo-américaine au Maroc.
Le groupe parlementaire du PJD s’était opposé, à la suite de la visite au passage de Guerguerat en compagnie des parlementaires de la majorité, à l’inclusion de la question du rétablissement des relations entre le Maroc et Israël dans une déclaration au nom de tous les groupes de la coalition gouvernementale.
Le dernier communiqué du Secrétariat général du PJD a également ignoré la question de la reprise des relations entre le Maroc et Israël, malgré la signature par le Secrétaire général du parti en sa qualité de chef du gouvernement de la déclaration conjointe entre Rabat, Washington et Tel Aviv.
Selon les sources de Hespress, s’il pourrait être acceptable au cas échéant que le PJD évite de louer la reprise des relations entre le Maroc et Israël, étant donné ses positions exprimée précédemment contre « la normalisation », il ne serait pas acceptable qu’il empêche la publication d’une déclaration à ce sujet au nom de la coalition gouvernementale formée par le PJD, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire (MP), l’Union constitutionnelle (UC) et l’Union socialiste des forces populaires (USFP).