Procès : Ouyahia avoue avoir revendu au marché noir algérien des « lingots d’or »
L’ancien Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a avoué samedi avoir revendu au marché noir des lingots d’or, offerts par des hôtes du Golfe, lors de l’ouverture d’un procès en appel pour corruption d’ex-dirigeants de l’ère Bouteflika, a rapporté l’agence française AFP.
Ouyahia et Abdelmalek Sellal, un autre chef de gouvernement ayant servi sous le président déchu Abdelaziz Bouteflika, sont rejugés depuis samedi dans le cadre d’un grave scandale de corruption dans le secteur automobile.
Selon l’agence, ce nouveau procès intervient après que la cour suprême a accepté le pourvoi en cassation de la défense.
+ Une quinzaine de personnalités accusées de financer occulte +
Une quinzaine de personnalités, anciens ministres, puissants patrons et hauts fonctionnaires, sont accusés de financement «occulte» de la dernière campagne électorale de Bouteflika, début 2019.
Ils sont également poursuivis pour népotisme et favoritisme dans l’industrie automobile via des partenariats entre marques étrangères et grands groupes algériens, souvent propriétés d’hommes d’affaires liés à l’entourage de l’ex-président.
Premier appelé à la barre, Ouyahia a d’abord été interrogé sur l’origine de ses avoirs, évalués à quelque 700 millions de dinars (4,3 millions d’euros) et placés dans des comptes bancaires.
Il a expliqué que ces fonds ne provenaient pas de ses fonctions mais de la vente «au marché noir de lingots d’or qu’il recevait en cadeau, en sa qualité de Premier ministre, de la part de dirigeants des pays du Golfe», selon l’agence de presse officielle algérienne APS.
Ouyahia a précisé avoir «vendu au marché parallèle (60 lingots pour) 350 millions de dinars (2,1 millions d’euros) et placé l’argent dans ses comptes», a ajouté l’APS.
Il a dit avoir gardé le silence jusqu’à présent sur cette question afin de «ne pas porter atteinte aux relations» entre l’Algérie et «certains pays amis». Il a reconnu ne pas avoir déclaré ces sommes au fisc.
L’ancien Premier ministre, accusé notamment d’«octroi d’indus privilèges, abus de fonction, conflits d’intérêts et blanchiment d’argent», a rejeté les charges retenues contre lui.