Crise politique – Les ministres du PJD rejettent la « tutelle » de Benkirane sur les décisions du gouvernement El Othmani
Les ministres du Parti de la justice et du développement (PJD) ont rejeté la manière avec laquelle l’ex-secrétaire général Abdeblilah Benkiranea protesté contre le projet de légalisation du cannabis au Maroc, y voyant une « tutelle » sur les décisions du gouvernement.
L’ancien chef du gouvernement avait annoncé jeudi soir le gel de son adhésion au PJD et la rupture des liens avec son successeur Saad Eddine El Othmaniainsi qu’avec Mustapha Ramid, Lahcen Daoudi, Abdelaziz Rebbah et Mohamed Amekraz.
La décision de Benkirane n’a pas concerné tous les ministres du PJD, en particulier les femmes, ce qui a suscité plusieurs interrogations, surtout que l’adoption du projet de loi en Conseil de gouvernement s’est faite à l’unanimité.
Lahcen Daoudi, même s’il n’est pas membre du gouvernement, s’est attiré les foudres de Benkiraneaprès avoir défendu le projet de légalisation du cannabis dans une interview avec l’hebdomadaire « Al Ayam », soulignant que la plante du chanvre indien constitue une « richesse nationale » qui n’est pas exploitée.
«Pourquoi Benkirane n’a-t-il pas décidé de geler son adhésion au parti après l’annonce de la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israel ?”, s’est interrogé un dirigeant du PJD estimant que la décision de l’ex-secrétaire général du PJD prend l’allure d’un « règlement de compte », du moment qu’elle n’a pas concerné tous les ministres.
Ce dirigeant, s’exprimant sous couvert de l’anonymat dans une déclaration au journal électronique Hespress, a expliqué que les dirigeants du PJD visés par le cri de colère de Benkirane sont ceux là-mêmes qui lui avaient refusé un troisième mandat à la tête du parti de la Lampe.
L’adoption du projet de loi sur l’usage légal du cannais a créé en effet des remous au sein du PJD, un parti désormais profondément divisé entre les partisans de Benkirane qui appellent à un large débat sur ce sujet et le courant dirigé par le ministre Ramidqui soutient fermement le projet.
Le secrétaire général adjoint du PJD, Souleimane Amarani a reconnu l’existence de divergences sur le projet après son approbation en Conseil de gouvernement, tout en évitant de révéler l’attitude qui sera adoptée par la formation islamiste lors du passage du texte devant le parlement.