Me Ouahbi / Quotient électoral : « Le PAM défend la démocratie et non pas certains partis politiques » (Vidéo)
Le Parti authenticité et modernité (PAM) a défendu le calcul du quotient électoral sur la base des personnes inscrites sur les listes, plutôt que les votants, pour consolider l’expérience démocratique au Maroc et non pas pour prêter main forte à certains partis politiques, a affirmé le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi.
«Même si cela nous coûtera des sièges dans le prochain Parlement, la majorité des militants du PAM a considéré qu’il faut changer la méthode de calcul du quotient électoral et en tant que secrétaire général, je devais suivre et défendre cette position », a déclaré Me Ouahbi à l’émission web de Hespress Niqach Fi Siyassa (débat en politique).
Me Ouahbi a ajouté que cette prise de position en faveur du quotient électoral sur la base des inscrits se justifie par le fait qu’elle permettra d’enrichir la scène politique nationale et offrira l’opportunité à d’autres formations politiques d’être représentées au Parlement.
« La réduction du nombre de partis conduit inéluctablement à une dictature bipartite ou tripartite », a-t-il estimé, faisant savoir qu’il a voté pour le quotient électoral, l’a fermement défendu et ne s’en cache pas.
+ “L’agitation du PJD est un exercice d’échauffement à l’approche des élections 2021”+
Le patron du parti du Tracteur a révélé que l’idée d’adopter une nouvelle méthode de calcul du quotient électoral « est venue d’un parti membre du gouvernement ».
«Nous avons examiné cette proposition dans l’opposition et l’avons adoptée», a-t-il dit.
Me Ouahbi a expliqué que le PAM représente la deuxième force politique du pays, et partant, «il est responsable de la démocratie ».
«Plusieurs partis politiques ont assuré que le nouveau quotient électoral va servir leurs intérêts et le PAM se considère comme le défenseur des autres formations nationales et de la démocratie, car notre devise, depuis que je préside aux destinées de ce parti, est d’entretenir de bonnes relations avec tous », a-t-il noté.
S’agissant de la réaction virulente du Parti de la justice et du développement (PJD) face au soutien exprimé par le PAM au nouveau quotient électoral, il a souligné qu’il est clairement apparu que l’agitation de ce parti islamiste est un « exercice d’échauffement à l’approche des élections 2021 ».
+ “Le problème n’est pas dans l’opposition, mais plutôt dans la majorité” +
Me Ouahbi a dit qu’il ne se laisserait pas entraîner dans «le vieux jeu du PJD, consistant à incriminer les rivaux politiques et les accuser de trahison», car, a-t-il avancé, la question du quotient électoral a été tranchée par voie de vote et les mécontents peuvent toujours recourir à la justice.
« Le problème n’est pas dans l’opposition, mais plutôt dans la majorité », a-t-il asséné.
« Comment se fait-il que leur majorité ait voté contre eux et qu’ils continuent de s’accrocher au gouvernement ? Et comment se fait-il que leur majorité se soit désintégrée et qu’ils restent encore attachés au pouvoir», s’est-t-il interrogé à propos de la démarche du PJD.
Le secrétaire général du PAM a révélé avoir donné des orientations aux militants de son parti pour s’abstenir de répondre au PJD et de battre en brèche ses arguments.
Il a fait observer que les critiques qui lui ont été adressées au sujet du quotient électoral peuvent être expliquées par son rejet des listes nationales des jeunes et des femmes. «C’est de la rente», a-t-il fustigé.
+ Pour une libération des détenus de Hirak Rif +
Prié de livrer ses pronostics sur le nombre de sièges espérés par le PAM lors des prochaines élections législatives, Me Ouahbi a affirmé qu’il s’agit d’un exercice difficile, assurant toutefois que son parti tente de couvrir toutes les circonscriptions électorales et de présenter “au moins 30%” de nouveaux candidats surtout parmi les jeunes.
Il a par ailleurs plaidé pour la « suppression » de la Chambre des conseillers ».
« La Constitution marocaine a besoin d’être amendée et nous allons ouvrir ce débat à partir de 2021 après la formation du nouveau gouvernement », a-t-il noté, ajoutant qu’ « il faut supprimer la Chambre des conseillers ».
« C’est un fardeau pour le budget de l’Etat et pour l’institution législative », qui est la première chambre du parlement, a-t-il estimé en appelant au renforcement du Conseil économique et social « en lui assignant d’autres rôles aux côtés de la Chambre des représentants ».
Le secrétaire général du PAM a réitéré son appel pour la libération des détenus des mouvements sociaux, comme le Hirak Rif (événements d’Al Hoceima en 2016/17) , précisant que son plaidoyer répété sur ce dossier « émane de ses convictions d’homme de droit, épris de justice et de libertés ».