Parité en politique: Mme Bouayach plaide pour une culture d’appui à la participation féminine
La consécration de la parité dans le champ politique nécessite l’émergence d’une culture sociétale d’appui à la participation féminine, a indiqué lundi à Rabat la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) Amina Bouayach.
Intervenant lors d’une rencontre internationale organisée à l’initiative du CNDH, sous le thème « la parité en politique: une nécessité pour l’effectivité de l’égalité », Mme Bouayach a souligné qu’il y a besoin d’une renaissance culturelle pour mieux lutter contre les stéréotypes sur la femme et encourager la gente féminine pour un plus grand accès aux mandats électifs. La modeste présence des femmes dans l’arène politique, bien qu’elles forment la moitié des électeurs, suscite plus d’une question, a estimé la responsable, relevant que le système électoral, les cadres législatifs et juridiques, le statut social, économique et culturel des femmes y sont pour quelque chose.
S’y ajoutent d’autres facteurs se rapportant notamment au manque des ressources financières, aux déficits constatés en termes d’éducation ou d’informations, autant d’obstacles qui se dressent devant l’accès de la femme aux centres de décision politique.
De son côté, la présidente de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach, a souligné la nécessité d’aborder la problématique de la représentativité féminine dans la sphère médiatique, en tant que question de portée publique et une condition sine qua non pour tout progrès social.
Malgré les acquis cumulés en matière de promotion des droits des femmes, la question de la représentativité féminine dans la sphère publique reste toujours d’actualité et en déphasage avec la place réelle qu’occupent les compétences féminines. Les données de la HACA font état d’une faible part des femmes dans les interventions des personnalités publiques aux bulletins et programmes d’information, a-t-elle déploré.
+ Seulement 23,5 % des postes de responsabilité dans la fonction publique sont occupés par des femmes +
En outre, les femmes représentaient 36% des acteurs politiques qui ont pris la parole sur les médias lors des campagnes électorales en 2016, alors que seuls 19% d’entre elles étaient présentes dans des programmes d’information pendant la période électorale de 43 jours.
Pour sa part, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, a souligné que 10 ans après l’adoption de la Constitution, des violations des droits des femmes persistent toujours, et leur représentativité économique, sociale et politique restent en deçà des attentes.
Selon le président du CESE, seulement 23,5 % des postes de responsabilité dans la fonction publique sont occupés par des femmes, tandis que 137 femmes sont nommées par décret dans de hautes fonctions contre 1.601 hommes entre 2012 et 2020 (soit seulement 11,8%), insistant sur la nécessité d’œuvrer pour une parité effective dans tous les domaines.
La représentante régionale du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) Ruwaida El Haj, a de son côté indiqué que l’égalité des droits entre hommes et femmes représente l’un des principes fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, affirmant que le développement est tributaire de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes.
Mme El Haj n’a pas manqué de mettre en avant les avancées considérables réalisées dans les pays arabes en matière de respect des droits des femmes, mais des efforts restent à faire pour atteindre la participation pleine et égale des femmes aux processus de prise de décision. Ont participé à cette rencontre des représentants des départements ministériels, des acteurs politiques et syndicaux, ainsi que des organisations de la société civile.