Maroc : Les points clés du nouveau rapport de la Commission Spéciale sur le modèle de Développement (CSMD)
Le mardi 25 mai, la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) à présenté son rapport général et les principales conclusions et recommandations de Intitulé « le Nouveau Modèle de Développement, libérer les énergies et restaurer la Confiance pour accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour tous », lors d’une cérémonie présidée par S.M. le Roi Mohammed VI.
Le rapport général de la Commission apporte trois annexes qui viennent compléter la compréhension du nouveau modèle de développement et de son élaboration à travers :
- Une synthèse des écoutes et des contributions qui ont alimenté la démarche de co-construction de la CSMD, qui détaille l’approche participative adoptée pour l’élaboration du NMD et restitue la richesse des échanges avec les citoyens et les institutions ;
- Un recueil des notes thématiques, projets et paris d’avenir relevant du nouveau modèle de développement, de ses axes stratégiques de transformation et de ses leviers de changement ;
- Une liste des auditions, contributions, activités et bibliographies qui ont enrichi les travaux de la CSMD.
Le Maroc d’aujourd’hui et le monde de demain
L’ambition du rapport intègre des partis-pris qui projettent le Maroc dans un avenir où celui-ci :
“Les consultations des citoyens et des forces vives du pays soulignent la nécessité d’accélérer la transition vers un nouveau modèle de développement.”
“En s’appuyant sur un large spectre d’analyses pluridisciplinaires, la Commission estime que le Nouveau Modèle de Développement pourra concrétiser l’ambition du Maroc, s’il se donne la capacité et les moyens de réussir la mise en œuvre de stratégies rénovées et de réformes structurantes, de manière systémique et convergente, en cohérence avec le cap retenu, et s’il en garantit l’impact pour les populations et les territoires, avec un souci constant de solidarité et d’équité.”
Le Nouveau Modèle proposé par la Commission
“Pour réaliser cette ambition et les objectifs qui y sont associés, la Commission prône une nouvelle doctrine organisationnelle : celle de la complémentarité entre un Etat fort et une Société forte. Un Etat porteur d’une vision pour le pays et ses citoyens et qui veille à sa mise en œuvre. Un Etat qui garantit la sécurité, la dignité et les libertés des Marocains, qui les protège face aux fragilités et aux crises et qui offre le cadre propice au déploiement de toutes les énergies au service du développement du pays et en faveur du bien commun et de l’intérêt général. Il ne s’agit pas de moins d’État mais mieux d’État. Une Société plurielle, mobilisée et responsable qui favorise l’autonomie des individus et groupes qui la composent et libère leur énergie. Une société engagée activement dans la défense de l’intérêt général, œuvrant en faveur de la promotion des valeurs de citoyenneté et du respect de l’autre, sans exclusivité.”
“Une Société plus à même de faire face à la complexité croissante du monde, à l’imbrication des défis du développement, à la préservation de l’équilibre des écosystèmes naturels notamment la rareté des ressources, au premier rang desquelles figure l’eau.”
“Cette doctrine traduit le concept de « responsabilité et essor », développé par Sa Majesté Le Roi dans le discours du Trône de 2019. Elle reflète, en des termes opérationnels, la particularité du modèle institutionnel du Royaume où l’Institution monarchique est la clé de voûte de l’Etat, le symbole de l’unité de la Nation, garante de l’équilibre des forces et porteuse de la vision stratégique de long terme.”
Les leviers du changement
“Pour accélérer le changement, la Commission préconise de renouveler l’appareil administratif dans ses compétences et ses méthodes et d’utiliser au maximum le levier du numérique au vu de son potentiel transformationnel rapide.”
“Le nouveau modèle a besoin, pour son déploiement, d’un appareil administratif renouvelé moderne, dévoué à l’intérêt général et qui soit au service des citoyens. La Commission recommande dans ce sens de distinguer le niveau stratégique des politiques publiques qui relève du champ politique, le niveau de régulation qui est du ressort de l’administration permanente et enfin le niveau opérationnel de mise en œuvre et de suivi qui relève d’acteurs publics ou privés, actifs dans les territoires. Cela suppose une administration de compétence, responsabilisée et orientée vers la performance et les résultats; une administration transparente redevable de ses actes et de sa capacité à prendre des initiatives et à accompagner le changement.”
Les mécanismes de mise en oeuvre
“Ce pacte constituerait un moment consensuel pour arrêter collectivement une nouvelle ambition pour le pays et un référentiel commun qui guide et oriente l’action des acteurs du développement dans leur pluralité. Il serait le cadre global de cohérence et de synergie entre l’ensemble des acteurs et le cadre de définition des priorités stratégiques qui encadrent l’allocation des ressources. Il se focaliserait sur les choix fondamentaux de développement, socle commun à l’ensemble de la Nation pour laisser place à la pluralité des choix partisans de déploiement des politiques publiques. En créant les conditions de lisibilité des grands choix de développement du pays à moyen et long terme, le Pacte contribuerait également au rayonnement à l’international du Royaume et à son attractivité.”
“Ce pacte pourrait être adopté de manière solennelle par les acteurs concernés et constituerait un engagement moral et politique fort devant Sa Majesté Le Roi et la Nation tout entière. Il serait l’outil d’un renouvellement des rapports de l’Etat avec les acteurs du développement et ouvrirait la voie à une nouvelle étape historique dans la trajectoire de développement du pays, autant dans sa symbolique que dans sa vocation stratégique et sa fonctionnalité.”
“Le second outil est un mécanisme, sous l’autorité de Sa Majesté Le Roi, dédié au suivi du NMD, à l’impulsion des chantiers stratégiques et à l’appui à la conduite du changement. En veillant à la cohérence globale et à l’alignement stratégique vers le cap retenu, en impulsant et appuyant les réformes transformationnelles, ce mécanisme mettrait en responsabilité les acteurs concernés et renforcerait la performance globale.”
Une ambition à l’horizon 2035
“Les atouts que lui confèrent sa position géographique, son histoire multiséculaire, son capital immatériel singulier ainsi que le potentiel de ses femmes et de ses hommes prédisposent le Royaume à devenir un pays pionnier dans l’action au service du bien-être de ses citoyens et de la construction d’un monde meilleur. Un monde pacifié ouvert au dialogue et à la coopération, un monde respectueux de la dignité humaine, soucieux de la préservation de la diversité des écosystèmes naturels et des équilibres écologiques.”
“Partant de ces atouts, le nouveau modèle de développement propose comme ambition commune celle d’un Maroc prospère, d’un Maroc des compétences, d’un Maroc inclusif et solidaire, d’un Maroc durable et d’un Maroc de l’audace.”
“Parmi ces objectifs, le doublement du produit intérieur brut par habitant à horizon 2035, une maitrise des apprentissages de base à la fin du cycle primaire par plus de 90% des élèves, l’augmentation du nombre de médecins par habitants pour atteindre les normes de l’OMS, la réduction à 20% de la part de
l’emploi informel, l’élargissement du taux de participation des femmes à 45%, contre 22% en 2019, un taux de satisfaction des citoyens envers l’administration et les services publics de plus de 80%.”
“Cette ambition requiert la mobilisation pleine et entière de compétences nationales et locales, qui doivent être mieux préparées et outillées pour relever les défis du développement, dans un contexte devenu de plus en plus complexe et imprévisible.”