Le Molnupiravir: une approche anticipative complémentaire de la campagne de vaccination dans le Royaume (expert)
Le Maroc s’est démarqué par son approche anticipative et proactive en se classant parmi les premiers pays à avoir autorisé le nouveau médicament anti-Covid “Molnupiravir”, a affirmé, samedi, le médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi.
Ce médicament, dont l’importance réside dans sa prise facile par voie orale, à domicile sans hospitalisation, constitue, à côté du Paxelovid de Pfizer, “un nouvel outil tant attendu dans la lutte contre la pandémie”, a indiqué M. Hamdi.
Il s’agit principalement d’un “antiviral” utilisé pour le traitement des cas légers à modérés du Covid-19, chez les adultes qui ont au moins un facteur de risque de développer une maladie Covid grave, à l’instar des personnes âgées de 60 ans et plus, les personnes diabétiques, les personnes qui souffrent de l’hypertension artérielle et celles souffrant de l’obésité, a-t-il souligné, notant que l’efficacité finale de ce médicament permet de faire éviter trois hospitalisations sur dix, si pris à temps.
S’agissant de la dose recommandée, le chercheur a souligné qu’elle correspond à quatre gélules, à prendre de façon régulière deux fois par jour pendant 5 jours. Il est contre-indiqué chez les personnes qui ont une allergie au Molnupiravir ou à l’une de ses composantes, les femmes enceintes ou susceptibles de l’être, les femmes allaitantes et les enfants de moins de 18 ans.
En outre, l’expert averti sur les effets indésirables, tels que la diarrhée, la nausée, le vertige et les céphalées, qui peuvent survenir à la prise du médicament.
Loin des indications médicales du Molnupiravir, M. Hamdi a fait observer que la place de ce médicament dans le protocole thérapeutique de la prise en charge du Covid “reste à déterminer par les autorités de santé de chaque pays selon la situation épidémiologique, vaccinale, les moyens économiques, la disponibilité de ces médicaments, et l’accès à d’autres thérapeutiques”.
Mettant l’accent sur l’importance de ces antiviraux dans la lutte contre la Covid-19, l’expert a confié qu’ils restent toujours loin d’être une solution magique.
“Aussi simples à prendre soient-ils, aussi efficaces soient-ils, ces médicaments ne peuvent en aucun cas remplacer la vaccination. La vaccination à trois doses protège contre l’infection et plus de 90% contre l’hospitalisation et les formes graves. Les vaccins sont beaucoup moins chers que ces médicaments et peuvent être donnés à pratiquement tout le monde en prévention sans contraintes de délai de cinq jours ou d’accès aux tests”, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, cette classe de médicaments trouve son intérêt dans la prise en charge des personnes qui ne répondent pas convenablement aux vaccins de par leur âge, leurs maladies chroniques ou des médicaments immunosuppresseurs qu’ils suivent, et chez les personnes dont la vaccination a été contre indiquée pour des raisons médicales, a ajouté le médecin chercheur.
Avec le renforcement de l’immunité populationnelle par la large vaccination sociétale et planétaire et l’extinction de la pandémie, le virus circulera moins et causera moins de cas graves, avec l’apport de ces antiviraux, a-t-il soutenu.
La Covid 19 sera moins contraignante pour la vie sociale et sans menace sur les systèmes de santé, a-t-il estimé, ajoutant qu’avec des antiviraux faciles à prendre, largement disponibles et moins chers, seules les personnes fragiles pourraient peut-être avoir besoin de rappels vaccinaux.