Vers la création d’une nouvelle génération de documents d’urbanisme pour promouvoir l’investissement (Mme El Mansouri)
La ministre de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Fatima Ezzahra El Mansouri, a indiqué, lundi, que son département œuvre à créer une nouvelle génération de documents d’urbanisme qui « se caractériseront par la flexibilité en termes de cahiers de charge, ce qui permettra de favoriser les investissements ».
Mme El Mansouri, qui répondait à une question orale à la Chambre des représentants sur « Le rôle des Agences urbaines dans l’encouragement de l’investissement et l’impulsion du développement local », a indiqué que le ministère de tutelle œuvre à la création de 12 grandes agences urbaines au niveau des régions pour renforcer leur dimension stratégique et de planification.
Dans le cadre de sa stratégie d’incitation à l’investissement, le gouvernement a adopté plusieurs mesures dont la généralisation de la circulaire du 6 décembre qui exige que les agences urbaines reconsidèrent de nombreux projets rejetés en 2021 en raison de problèmes administratifs, a-t-elle dit, notant que ces projets mobiliseraient des investissements d’une valeur de 27 milliards de dirhams et contribueraient à la création d’opportunités d’emplois.
Et de préciser que le ministère de tutelle a œuvré à la généralisation des pré-instructions afin de suivre l’avancement des projets avec les investisseurs et les professionnels, et faciliter l’octroi de licences, de même qu’il a demandé au ministère de l’Intérieur de travailler ensemble sur la plate-forme « Rokhas » qui souffre de problèmes techniques liés principalement à la fixation des délais.
En ce qui concerne « la mise en œuvre de projets de logements économiques et sociaux », le ministre a souligné que la pandémie du coronavirus a impacté le secteur du logement, les projets ayant connu une baisse de 50% entre 2019 et 2020.
A cet égard, Mme. El Mansouri a indiqué qu’une étude du ministère a révélé que la demande de logement a atteint deux millions d’unités, dont 73% concernent les classes moyenne et la plus vulnérable, soulignant que son département cherche à rapprocher l’offre à la demande, et ce via la mise en application du Nouveau modèle de développement qui préconise le soutien direct du citoyen, la cohésion sociale et l’amélioration de la qualité de construction.
Le ministère se basera également sur les consultations avec les professionnels pour l’élaboration d’un nouveau programme de logements à même de satisfaire les attentes des Marocains, a-t-elle assuré.
Pour ce qui est de la situation difficile des habitants du monde rural en matière de logement, la ministre a rappelé que les permis de constructions sont de nature à assurer la sécurité des citoyens et préserver la cohésion spatiale et territoriale, relevant que le département de tutelle a pris plusieurs mesures dans ce sens, en l’occurrence la délimitation des contournements des villages non couverts par les documents d’urbanisme, la généralisation des documents d’urbanisme dans les collectivités territoriales et l’incitation à la création de parcelles à équipement réduit ou progressif, outre l’assistance technique et architecturale.
S’agissant des « quartiers dépourvus des équipements de base dans le monde rural », Mme El Mansouri a jeté la lumière sur la nouvelle approche de la politique de la ville axée sur l’ouverture sur les collectivités territoriales, à condition de disposer d’un programme inclusif à même d’insuffler une dynamique socio-économique et de développement durable.
Pour ce qui est de la lutte contre l’habitat insalubre, la ministre a indiqué que le programme Villes sans bidonvilles, lancé en 2004 et auquel le ministère a contribué à hauteur de 10 milliards de dirhams, fait face à plusieurs contraintes dont la difficulté de contrôler les opérations de recensement à cause de la poursuite des constructions insalubres, le manque du foncier et le faible pouvoir d’achat.
Dans ce sens, Mme El Mansouri a indiqué qu’une nouvelle approche sera adoptée en utilisant les nouvelles technologies pour contrôler les bidonvilles, reloger sur place et incorporer de nouveaux acteurs dont les régions.
En relation avec les habitats menaçant ruine, la ministre a souligné que ce phénomène requiert un suivi continu, alors qu’il pose divers défis dont la difficulté des opérations de recensement et les contraintes en lien avec le financement des bénéficiaires, outre la situation juridique complexe desdites bâtisses et l’absence d’une délimitation des priorités.
De l’avis de Mme El Mansouri, les solutions passent par la création d’une convergence entre l’ensemble des intervenants, en activant notamment les six conventions des grandes villes touchées par ce phénomène et l’implication des agences urbaines outre n plus de la création d’un observatoire national des habitats menaçant ruine.