La culture, un élément nécessaire pour le développement du pays (M. Bensaid)
La culture est devenue « plus qu’un élément axial, aujourd’hui, c’est un élément nécessaire pour le développement du pays », a indiqué le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, M. Mehdi Bensaid.
« Il y a eu par le passé ce qu’on a appelé le «Plan vert», le « Plan Azur», etc… et je pense que nous sommes, aujourd’hui, dans une réflexion poussée qui permettra d’atteindre un plan qui déterminera la mise en place de cette industrie de la culture au Maroc », a affirmé M. Bensaid dans un entretien accordé au site d’information électronique « Maroc Diplomatique ».
Et d’ajouter que le défi d’aujourd’hui est donc « de savoir comment on pourrait devenir d’abord un axe de stratégie intégrée pour apporter une nouvelle lueur d’espoir de création de richesse tout en devenant un département où on pense investissement, nouvel emploi, sauvegarde du patrimoine, sauvegarde de notre histoire et de notre culture ».
Au sujet des conditions nécessaires à l’émergence de la culture, le ministre a fait observer que ce n’est pas seulement une question d’infrastructures. « Il ne suffit pas de construire des murs, il faut les animer », a-t-il dit, notant la culture « a besoin d’animation et c’est pour cela qu’on compte mettre en place une stratégie axée sur le partenariat public-privé ».
« Il y a des axes que seul l’État pourra mettre en place tels que l’animation des centres culturels, la construction des théâtres dans certaines régions du Royaume… Mais il y a aussi des axes où le privé pourra facilement jouer un rôle important, tels que l’investissement dans le Gaming, les cinémas, les théâtres et les compagnies théâtrales… « , a expliqué M. Bensaid.
« Nous avons la possibilité, aujourd’hui, à travers l’industrie culturelle, de créer un marché propre à la culture. Nous sommes en train d’œuvrer, indirectement, pour qu’à l’avenir, il y ait uniquement des entreprises culturelles ou des coopératives culturelles pour professionnaliser le travail dans le champ culturel, au lieu de rester sur un axe typiquement associatif et pourquoi pas passer d’un secteur amateur à un secteur plutôt professionnel », a-t-il poursuivi.
Quant à la question de la démocratisation des infrastructures culturelles, M. Bensaid a estimé qu’il faut » d’abord atteindre 150 salles de théâtres, de cinémas ou de concerts » dans tout le Royaume « avec leur mise à niveau, la restauration et tout ce qui va avec ».
« Ajoutons à cela 25 complexes cinématographiques qui relèvent d’un investissement privé et qui vont être présents sur tout le territoire et dans toutes les villes, et pas forcément que les grandes villes du Maroc d’ici la fin de l’année », a souligné le ministre, faisant savoir que les acteurs concernés sont la région, les communes, le ministère de la Culture mais aussi quelques acteurs privés qui s’intéressent à ce domaine et qui veulent y investir.
Concernant les efforts déployés par son département pour promouvoir le secteur de la presse, M. Bensaid a rappelé la mise en place d’un premier round de discussions avec les différents protagonistes, notant que l’idée, aujourd’hui, est d’essayer de voir quel rôle aura la presse écrite ou digitale au cours des dix, quinze prochaines années et quel soutien l’État devrait lui apporter.
Le ministre a également assuré qu’un deuxième round, qui concernera le volet fiscal, sera entamé au cours de cette semaine, et qu’un troisième et dernier round aura lieu prochainement pour déterminer cette vision dans sa globalité avec les acteurs concernés « avant de passer, bien évidemment, à la mise en place des soutiens sur lesquels on se mettra d’accord ».
M. Bensaid a, en outre, assuré que le succès de ce chantier nécessite la conjugaison des efforts de tous les acteurs concernés, mettant l’accent sur l’importance de permettre à la presse « de garder une certaine indépendance dans sa vision de ces dix, quinze prochaines années ».