M. Ouahbi plaide pour une nouvelle conception de la cause de la femme marocaine
Le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi a appelé à l’élaboration d’une nouvelle conception de la cause de la femme marocaine, basée sur une lecture historique des luttes de générations de femmes et sur un diagnostic précis de la réalité des mouvements féministes, soulignant que le PAM est pleinement conscient que l’amélioration de la condition de la femme marocaine et la défense de ses droits et de sa dignité constituent le seul moyen pour assurer le progrès et le développement de la société.
Ouahbi, qui intervenait lors de la rencontre de communication des femmes du PAM dans la région Souss-Massa tenue samedi à Agadir sous le thème : «La femme du Souss, un pilier de l’organisation féminine et un levier essentiel du développement, a indiqué que les dernières statistiques officielles du Haut-commissariat au plan font ressortir que près de 10,5 millions de femmes marocaines, soit 78,5 pc du total de la population féminine âgée de 15 ans et plus, sont en dehors du marché du travail, précisant que la majorité d’entre elles sont des femmes au foyer (75,2%), soit plus de 803.000 femmes dont la contribution à l’économie nationale n’est pas comptabilisée.
Il a ajouté que les manifestations frappantes de la pauvreté et de la précarité sont incarnées par plus de 470.000 veuves âgées de 15 ans et plus, dont 56 % sont des femmes chefs de famille et environ 200.000 femmes veuves handicapées.
Concernant la question de la dignité de la femme marocaine, garantie par les différentes religions monothéistes et le droit positif, il a relevé que le rapport du HCP souligne que l’analphabétisme sévit de manière très forte chez les femmes, avec une proportion de 44 %, et que 7,6 millions de femmes, sur les 13,4 millions de femmes dont l’âge varie entre 15 et 74 ans, ont été victimes de violence au cours de la dernière année avant l’enquête, ce qui représente 57% des femmes dont 58% en milieu urbain (5,1 millions de femmes) et 55% en milieu rural (2,5 millions de femmes).
Citant le même rapport, le secrétaire général du PAM a déploré le grand écart entre les efforts déployés par l’État pour promouvoir la représentation politique des femmes au sein des institutions élues et la réalité quotidienne des femmes marocaines dans divers domaines économiques, politiques, sociaux et culturels, précisant qu’au niveau des partis, notamment les organes de décision, la présence de la femme reste très faible puisqu’elle ne dépasse pas 6 %.
Ouahbi a noté que le PAM, de par sa responsabilité nationale et politique et eu égard à ses valeurs fondatrices, ses principes et sa position sur la scène politique nationale, doit cesser de faire des diagnostics ou de se lamenter sur l’histoire, pour tenter de trouver des solutions à cette problématique en activant tous les leviers possibles, que ce soit au niveau du gouvernement, du parlement, des collectivités territoriales ou au sein des structures du parti et de ses diverses organisations parallèles et ses organes territoriaux.