Débat : Ouahbi aborde l’interprétation de : « Je ne permets pas ce que Dieu a interdit, ni interdire ce que Dieu a permis »
Le Ministre de la Justice et Secrétaire Général du PAM, M. Abdellatif Ouahbi, a éclairci son interprétation de la sagesse prononcée par le du Roi Mohammed VI, à l’occasion de la Fête du Trône 2022 : « Je ne peux pas, en ma qualité de Commandeur des Croyants, permettre ce que Dieu a interdit et interdire ce qu’Il a permis, en particulier dans les questions encadrées par des textes coraniques péremptoires », soulignant que le discours royal était clair que tout processus de réforme ou d’amendement législatif lié à la famille, ne peut s’opposer à l’identité de l’État et à ses constantes religieuses.
Lors du débat, à la Fondation fquih Tétouani, sous le thème « je ne permettrai pas ce que dieu a interdit, et je n’interdirai pas ce que dieu a permis, entre la signification légitime et l’emploi idéologique », qui s’est tenue pendant la soirée du mardi 18 avril à Salé, M. Ouahbi a présenté sa perception de cette expression, compte tenu son lien avec la réforme et le renouvellement qu’il vise accomplir à travers un ensemble de lois, via six fondements dont le premier porte le titre « Le principe de légitimité est la base de la légitimité de gouvernance et la base du processus de diligence et de renouvellement ».
En expliquant : « Le principe de légitimité a été un pilier pour établir la bonne gouvernance dans notre pays. Le souverain s’engage, et promet à la nation de respecter les dispositions de la charia, préserver les principes religieux, gouverner avec loyauté et justice et garantir les droits et libertés ».
En contrepartie, la communauté s’engage à lui obéir, et le soutenir, dans tout ce qui protégerait les intérêts de la nation, et défendrait ses droits individuels et collectifs, sa dignité et son intégrité territoriale, explique Ouahbi à son audience.
« Le sultan est un imam… »
Et d’ajouter: « Il est également resté un pilier de diligence et de renouvellement, à travers son parcours civillisationnel étendu ». Dans ce contexte Ouahbi poursuit : « Nous avons affirmé que l’attachement du tuteur au principe de légitimité, dans le cadre de l’exercice de son devoir d’arbitrage, n’est pas venu le bloquer, plutôt favoriser le processus de diligence », évoquant à cet égard ce que l’historien et penseur Abdallah Laroui a conclu dans sa thèse fondatrice sur « Les origines sociales et culturelles du nationalisme marocain. » » Lorsqu’il a décidé que « le sultan est un imam, et son travail l’oblige à endosser et à garantir la suprématie des décisions judiciaires. De par sa position, il est la plus haute autorité jurisprudentielle et judiciaire du pays, décidant et statuant sur des questions insolubles.
Le ministre a souligné que l’avertissement selon lequel l’attachement du Roi au principe de légitimité dans le discours susmentionné était lié et conditionné par le souci de Sa Majesté que cela se fasse « dans le cadre de la loi islamique et des particularités de la société marocaine, avec l’adoption de la modération et de diligence ouverte, la consultation et le dialogue, et l’implication de toutes les institutions et acteurs concernés.
« Le principe de légitimité incarné dans la déclaration de Sa Majesté le Roi : « Je ne peux pas, en ma qualité de Commandeur des Croyants, permettre ce que Dieu a interdit et interdire ce qu’Il a permis », confirme ses prérogatives constitutionnelles en tant qu’autorité suprême d’arbitrage judiciaire. Qui évite le conflit entre les composantes de la nation. Et l’arbitrage n’est axiomatique, que par la conciliation, la concertation et la diligence dans tout ce qui est dans l’intérêt : où que soit l’intérêt, la loi de Dieu est accomplie. Partout où il y a justice, la loi de Dieu est accomplie. C’est le pouvoir constitutionnel moderne qui trouve son soutien légitime et historique, dans la règle selon laquelle la décision du souverain résout le litige en matière de diligence ». a indiqué M. Ouahbi.
Dans la même intervention, le ministre a estimé que la plupart de textes de lois d’origine humaine ne contredit souvent pas la référence légale, pour réaliser l’intérêt des gens, sur la base de sa conformité avec l’esprit de l’islam et les objectifs de la charia, soulignant que, tout comme la constitution de Médina à l’époque du Prophète était basée sur l’approbation des coutumes de certaines tribus arabes de l’époque, les jugements du sang et de l’esprit pour devenir, en conséquence, une partie de la jurisprudence islamique, l’honorable prophète (SAW) a félicité, et salué, la justice du Roi d’Abyssinie, lorsqu’il dirigeait un État qui ne professe pas l’islam, et a attribué une grande valeur au « Hilf al-Foudoul » qui établit la légitimité de l’alliance et du pacte avec ceux qui ont une culture et une religion différente afin de défendre les droits, et les libertés et les valeurs humaines universelles.
« Contribuer à bâtir un État moderne et fort »
Le ministre a souligné que le respect dû à Sa Majesté nous oblige, en tant qu’hommes politiques, intellectuels et juristes, ou en tant qu’acteurs civils et autres, à ne pas traiter ses discours et directives avec une sorte de sélectivité politique, ni à un règlement de comptes politiciens ou intellectuels petits.
Sa majesté le Roi s’adresse à la nation en sa qualité d’Amir Al Mouminine, ainsi ses discours et ses directives se complètent et visent l’horizon absolu, pas les partiels. Les discours des rois ont également des connotations totales de ce qu’ils commandent, alors n’intercalez pas leurs discours et directives dans ces conflits étroits provoqués par ceux qui ne s’intéressent qu’aux petits gains politiques.
Soulignant que l’unanimité autour de Sa Majesté exige beaucoup de respect et d’humilité, et d’être au-dessus de l’exploitation odieuses de certains mots pour remporter des victoires illusoires, car cette unanimité fait comprendre aux Marocains ses buts et ses objectifs, et personne ne peut les duper et les induire en erreur.
Par conséquent, « il relève de mon devoir aujourd’hui, d’évoquer ce sujet, une contribution de ma part à faire régner le vrai sens du principe de légitimité, et l’éloigner de toute forme de faux usage cherchant à voiler la vérité par le mensonge, et un prétexte pour freiner tous les efforts visant à promouvoir la liberté, la justice et l’égalité entre les citoyennes et citoyens, et afin d’éliminer l’injustice de tous les segments de la société, et contribuer à bâtir un État moderne et fort ».