Enseignement: l’IA, gisement d’opportunités et levier de croissance et de développement (M. Miraoui)
L’utilisation de l’Intelligence Artificiel (IA) dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique révèle les gisements d’opportunités et son rôle sans cesse croissant en tant que levier de croissance et de développement, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui.
« L’IA en tant que technologie disruptive façonne déjà notre quotidien (fonctionnement des organisations, vie de l’individu, rapports sociaux…) », a relevé le ministre à l’ouverture de la conférence Maroc-Portugal sur l’Intelligence Artificielle, notant que « ses applications dans une pluralité de domaines tels que la médecine, la finance, la production industrielle, la logistique mais également dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique révèlent les gisements d’opportunité de cette technologie et son rôle sans cesse croissant de levier de croissance et de développement ».
Dans le domaine particulier de l’enseignement supérieur, la contribution potentielle de cette technologie pourrait être perceptible à plusieurs niveaux notamment la personnalisation de l’apprentissage, l’Évaluation automatisée des travaux et des tâches et l’Assistance virtuelle aux étudiants ainsi que l’analyse des données sur l’apprentissage des étudiants, a expliqué M. Miraoui.
« Bien que l’intelligence artificielle offre des opportunités immenses, il n’en demeure pas moins qu’elle soulève également des défis majeurs à relever », a fait observer le ministre, ajoutant que « la mise sur le marché de logiciels tels que ChatGPT, Bard ou autres, nous pousse tous à engager une réflexion profonde sur le futur des approches pédagogiques, les méthodologies et contenus des enseignements à l’aune de l’IA ».
Ces technologies ne doivent pas être considérées comme un substitut parfait à l’apprentissage et au développement des compétences, a insisté M. Miraoui, soulignant que le développement de la réflexion personnelle doit demeurer la finalité première.
« L’IA doit nous aider à exercer encore davantage notre esprit critique et à être plus exigeant envers nous-mêmes », a-t-il soutenu, notant que le rôle des grandes écoles et universités est de former les étudiants à ce type d’outils afin qu’ils puissent en exploiter subtilement les potentialités et les avantages.
Pour sa part, la ministre portugaise de la Science, de la Technologie et de l’Enseignement supérieur, Elvira Fortunato, a souligné que cette conférence fait suite à la 14ème Réunion de Haut Niveau Maroc-Portugal (RHN), tenue en mai dernier à Lisbonne, et qui a donné un nouvel élan aux relations bilatérales dans plusieurs domaines, rappelant à cet égard la signature d’un un Mémorandum d’Entente dans le domaine de la recherche scientifique et technologique.
Relevant que le débat actuel est concentré sur l’importance, l’impact et les défis de l’IA notamment pour les secteurs économiques, la ministre portugaise a souligné la nécessité de renforcer davantage la recherche scientifique grâce notamment à la mobilité des étudiants et en particulier les doctorants.
Elle a aussi plaidé pour le renforcement de la coopération maroco-portugaise dans le domaine de l’enseignement et de l’élargir à d’autres secteurs.
Cette conférence, à laquelle ont pris part le Secrétaire d’Etat portugais à la Numérisation et à la Modernisation Administrative, Mario Campolargo et l’Ambassadeur du Portugal du Maroc, Bernardo Futscher Pereira, abordera en deux panels les avancées, les défis et les opportunités de l’IA dans le contexte académique.
Ces panels portent également sur les progrès de la recherche dans l’IA pour un meilleur développement sociétal durable, éthique et inclusif, en mettant en exergue l’importance de la collaboration scientifique entre les deux pays.
A rappeler qu’un Mémorandum d’Entente en matière de recherche scientifique et technologique a été conclu, entre le Maroc et le Portugal lors de la 14ème RHN, en vue de consolider le partenariat en matière de recherche scientifique autour de thématiques d’intérêt commun, et de favoriser la mobilité des chercheurs et des doctorants nouvelle génération à travers la cotutelle et la co-supervision.