Maroc: les caractéristiques de la population occupée en 2020

Au Maroc, l’économie nationale a perdu 432.000 postes d’emplois en 2020, 137.000 en milieu urbain (-2,2%) et 295.000 en milieu rural (-6,3%), après une création annuelle moyenne de 121.000 postes au cours de la période 2017-2019.

Selon une note du Haut-commissariat au plan (HCP), en 2020, 41,8% des actifs occupés sont des ruraux et 21,5% de sexe féminin (22,7% une année auparavant). Les jeunes âgés de 15 à 34 ans représentent 35,1% du volume total d’emploi, ceux âgés de 15 à 24 ans 9% et ceux de 25-34 ans 26,1%, selon la même source.

Variation absolue et relative de la création/perte des postes d’emploi depuis l’année 2017

Si la baisse du taux d’emploi a été de 0,3 point, durant les trois années 2017-2019, (passant de 41,9% à 41,6%), elle a été de 2,2 points, entre 2019 et 2020, passant de 41,6% à 39,4%. 

Entre 2019 et 2020, le recul du taux d’emploi a été nettement plus important en milieu rural avec une baisse de 3,2 points, de 50,3% à 47%, qu’en milieu urbain où ce taux a chuté de 1,6 point, passant de 36,9% à 35,3%.

La baisse du taux d’emploi a été également plus accentuée parmi les hommes (2,6 points) que les femmes (1,9 point). 

Taux d’emploi selon l’âge et le milieu de résidence (%)

Le HCP a expliqué dans sa note que, la répartition des actifs occupés selon le secteur d’activité montre que le secteur des services se situe en première position avec 4.820.000 personnes et une part de 45,7%, suivi de l’ »agriculture, forêt et pêche » avec 3.295.000 personnes (31,3%), de l’industrie y compris l’artisanat avec 1.280.000 personnes (12,1%) et, enfin, des BTP avec 1.139.000 personnes (10,8%). Parmi les 4.820.000 personnes exerçant dans le secteur des services, 37,3% relèvent de la branche du commerce, 11,2% des services sociaux fournis à la collectivité et 10,4% du transport, entrepôts et communications.

Il est à souligner qu’en 2020, près des deux-tiers (65,7%) des actifs occupés citadins exercent dans le secteur des services et 17,5% dans l’industrie y compris l’artisanat. En milieu rural, 68% des actifs occupés exercent dans le secteur de l’agriculture, forêt et pêche et 17,9% dans les services.

Les professions les plus exercées sont les artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux avec 19,3%, les « ouvriers et manœuvres de l’agriculture et de la pêche » (18,4%) et les « manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers » (15,6%).

Près de la moitié (50,7%) des actifs occupés sont des salariés (contre 50,1% une année auparavant), 30,9% des indépendants (contre 30,2%), 13,7% des aides familiales (contre 14,7%) et 2% des employeurs (contre 2,4%).

Faible qualification des actifs occupés

En 2020, un peu plus de la moitié (54,3%) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 30,5% ont un diplôme de niveau moyen et 15,2% un diplôme de niveau supérieur. 

Parmi les actifs occupés exerçant dans le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche », 80,8% n’ont aucun diplôme. Cette proportion atteint 59,2% dans le secteur des BTP, 45,2% dans l’industrie (y compris l’artisanat) et 37,4%dans les services.

Faible protection du marché de travail 

En 2020, seul le quart des actifs occupés (24,7%) bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi (36,6% dans les villes et 8,2% à la campagne) contre 24,1% en 2019, 36,4 en milieu urbain et 7,8% en milieu rural.

La part des actifs occupés affiliés à un régime de couverture médicale s’améliore nettement au fur et à mesure que le niveau de diplôme s’élève. Elle passe de 10,7% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme à 72,8% parmi celles ayant un diplôme supérieur.

Les actifs occupés exerçant dans l’ »industrie y compris l’artisanat » enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé avec 42,2%, suivis de ceux relevant du secteur des services (36,5%), des BTP (13%) et de l’agriculture, forêt et pêche (4,6%).

Un peu moins de la moitié (46,1%) des salariés bénéficient d’une couverture médicale assurée par l’employeur, 53,4% en milieu urbain et 25,1% en milieu rural, 57,3% parmi les femmes et 43,3% parmi les hommes.

Près d’un actif occupé sur 4 (24,1%) est affilié à un système de retraite, 36,3% en milieu urbain et 7,1% en milieu rural. Le taux de couverture par un système de retraite est légèrement plus élevé parmi les femmes que les hommes, respectivement 27,5% et 23,1%. Cette proportion passe de 8,6% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans à 27,7% parmi les personnes de 35 à 44 ans et de 9,9% parmi les actifs occupés n’ayant aucun diplôme à 72,4% parmi ceux ayant un diplôme supérieur.

Par ailleurs, plus de la moitié des salariés (55,2%) ne disposent d’aucun contrat formalisant leur relation avec l’employeur (54,9% en 2019). Un peu plus du quart (26,4%) disposent d’un contrat à durée indéterminée, 12,2% d’un contrat à durée déterminée et 6,2% d’un contrat verbal. La part des salariés ne disposant d’aucun contrat s’élève à 43,2% parmi les femmes contre 58,2% parmi les hommes, respectivement 43% contre 58% en 2019.

Les salariés âgés de 15 à 29 ans et les personnes n’ayant aucun diplôme sont les plus touchés par le travail sans contrat avec respectivement 62,7% et 74,4%.

Environ 14% des actifs occupés exercent un emploi non rémunéré, les ruraux, avec 29,9%, plus que les citadins (3%) et les femmes, avec 35%, plus que les hommes (8,6%). Les personnes n’ayant aucun diplôme sont également plus touchées par l’emploi non rémunéré avec 18,5% contre 12,5% pour celles ayant un diplôme moyen et 2,5 pour celles ayant un diplôme supérieur. 

Près d’un actif occupé sur 10 (9,5%) exerce un emploi de type occasionnel ou saisonnier, 12,3% en milieu rural et 7,5% en milieu urbain.  Ces parts étaient respectivement de 9,2%, 11,6% et 7,4% en 2019.

Baisse du volume horaire de travail 

Le nombre total d’heures travaillées par semaine a baissé de 20%, passant de 494 millions heures en 2019 à 394 millions en 2020, ce qui équivaut à 2,1 millions emplois à temps plein.

Selon le milieu de résidence, le volume d’heures travaillées, par semaine, est passé de 300 millions heures à 237 millions en milieu urbain (-21%) et de 194 millions heures à 157 millions en milieu rural (-19%). La baisse relative des heures travaillées par semaine a été plus élevée parmi les femmes (-24,4% passant de 86 millions à 65 millions heures) que parmi les hommes (-19,4% passant de 408 millions à 329 millions heures).

La baisse du volume d’heures travaillées par semaine a touché tous les secteurs, 49 millions heures dans les services (-20,4%), 24 millions dans l’agriculture, forêt et pêche (-17%), 14 millions dans l’industrie y compris l’artisanat (-22,3%), et 14 millions dans les BTP (-25,4%).

Le nombre d’heures travaillées par semaine a diminué pour tous les groupes d’âge. Cette baisse a été de 29% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, de 21,9% parmi les personnes âgées de 25 à 34 ans, de 19% parmi les 35-44 ans et de 17,7% parmi les 45 ans ou plus.

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