Maroc: flambée des prix, la libéralisation montrée du doigt

Les prix des carburants au Maroc ont connu une nouvelle hausse de plus de 50 centimes le litre dans certaines stations-service provoquant l’indignation de nombreux citoyens qui ont appelé le gouvernement à intervenir pour surveiller le secteur des hydrocarbures.

Le président de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service au Maroc, Jamal Zrikem, a indiqué à Hespress que les prix entrés en vigueur depuis lundi, 1er mars, du gasoil et de l’essence enregistrent une hausse allant de 33 et 35 centimes le litre.

De son côté, Houcine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national du pétrole et du gaz, a indiqué au site arabophone Hespress.com que ces augmentations posent problème de temps à autre depuis que le gouvernement d’Abdelilla Benkirane a libéré les prix, relevant que le prix du litre de gasoil, selon la fixation tarifaire ancienne, ne devait pas dépasser les 8,08 dirhams.

Le prix du gasoil affiché lundi dans les stations- services au niveau de Rabat-Salé était de 8,97 dirhams pour le gasoil et 10 dirhams pour l’essence, soit une augmentation d’environ un demi-dirham par rapport aux jours précédents, ajoute la même source.

El Yamani a souligné que « le lobby des hydrocarbures était plus fort que le gouvernement, le parlement et le conseil de la concurrence », ajoutant que « les responsables de ce secteur appliquent des prix comme bon leur chante ».

+ La faute à Benkirane… +

Il a ainsi imputé la responsabilité au gouvernement dirigé par le Parti justice et développement (PJD), en particulier le précédent exécutif de Abdelilah Benkirane, qui a libéralisé les prix des carburants en 2016, dénonçant « la poursuite des atteintes au pouvoir d’achat de la population en général, et particulièrement des couches défavorisées ».

Le dossier des sociétés des hydrocarbures soulève, depuis des années, une grande controverse politique au Maroc au point que le roi Mohammed VI était intervenu en désignant une commission composée de hauts fonctionnaires pour se pencher sur l’existence éventuelle d’une entente sur les prix en vigueur entre « les distributeurs d’hydrocarbures et le groupement de pétroliers au Maroc ».

De son côté, le Conseil de la concurrence avait aussi préparé un rapport dans lequel a été révélé « l’existence de pratiques contraires à la loi sur la concurrence et la liberté des prix ». Dans son rapport, le Conseil avait même recommandé des « amendes financières à l’encontre des entreprises contrevenantes de l’ordre de 8% de leur chiffre d’affaires ».

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